[05/11/2007 17:51:22] LUXEMBOURG (AFP) Les actionnaires d’Arcelor ont approuvé lundi la deuxième étape de la fusion avec Mittal Steel, entérinant définitivement le rapprochement entre les deux groupes, mais des actionnaires minoritaires ont gâché la fête en annonçant leur intention de poursuivre le groupe en justice. “C’était un concept, c’est désormais une réalité”, s’est félicité le PDG du groupe Lakshmi Mittal. Effective sur le plan opérationnel, la fusion ne l’était pas totalement sur le plan juridique. Elle le sera le 13 novembre. Réunis en assemblée générale extraordinaire au siège du groupe, les actionnaires d’Arcelor ont dit oui à 97,3% à l’absorption par leur groupe d’ArcelorMittal. Cette société ad hoc basée au Luxembourg a avalé début septembre Mittal Steel, au cours de la première étape de la fusion. La nouvelle entité issue de l’absorption par Arcelor d’ArcelorMittal sera rebaptisée ArcelorMittal. Toutes les autres résolutions, prévoyant notamment la distribution d’un dividende additionnel, ou faisant de l’anglais la langue officielle du groupe, ont été adoptées avec plus de 97% des voix. Arcelor était détenu à 94% par ArcelorMittal, détenu à près de 45% par Lakshmi Mittal et sa famille, et 6% du capital était encore entre les mains des minoritaires. Dans la matinée, les actionnaires d’ArcelorMittal avaient approuvé la fusion à 99,5% des voix. L’assemblée générale a été cependant agitée par les nombreuses protestations d’actionnaires minoritaires qui s’estiment lésés par un changement de la parité d’échange à 7 actions Arcelor pour 8 actions ArcelorMittal, contre 7 pour 11 dans l’offre initiale. Certains d’entre eux, dont les fonds SRM, Trafalgar et le cabinet de conseil Deminor, affirmant détenir ensemble 2,5% d’Arcelor, ont annoncé peu avant l’assemblée leur intention de poursuivre ArcelorMittal et ses administrateurs devant la justice luxembourgeoise. Leur plainte devrait être déposée “dans les prochains jours”. Conséquence de la modification de la parité d’échange selon eux, 440 millions d’euros sont “allés dans les poches de la famille Mittal”, a affirmé Eric Bomans, représentant de Deminor, au cours d’une conférence de presse. “Je ne pense pas que nous ayons quoi que ce soit à craindre. La confiance des actionnaires aujourd’hui est un signal très fort”, a jugé M. Mittal. Les actionnaires minoritaires ont interpellé à plusieurs reprises les dirigeants du groupe sur la parité d’échange et ont demandé par ailleurs à M. Mittal de s’abstenir lors du vote. “Vous ne pouvez pas me dire ce que je dois faire”, s’est énervé le PDG. Mittal Steel a racheté Arcelor en juin 2006 après six mois de bataille féroce. Le rapprochement entre les deux groupes a donné naissance à un véritable géant de l’acier, trois fois plus gros que son principal rival, le japonais Nippon Steel, et employant 320.000 personnes dans le monde. |
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