Le bambou chinois se cherche une niche à la Bourse de Francfort

 
 
[06/11/2007 06:58:44] FRANCFORT (Allemagne) (AFP)

La société chinoise Asian Bamboo espère que son entrée en Bourse à Francfort se fera avec une poussée aussi vigoureuse que celle de son produit de base, le bambou.

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Un ouvrier sur un échafaudage de bambou à Hong Kong, le 20 août 1999 (Photo : robyn Beck)

Asian Bamboo compte également sur l’affinité des Allemands avec la nature pour s’intéresser au bambou en tant que matière première hautement recyclable plutôt que comme ingrédient sorti du wok.

“Le bambou est un produit respectueux de l’environnement et en même temps économiquement attractif”, a commenté lundi le fondateur et patron d’Asian Bamboo Lin Zuojun, qui présentait la société à Francfort. Et selon lui “les investisseurs européens savent apprécier cela”.

Asian Bamboo a déplacé son siège social à Hambourg, et va faire ses premiers pas en Bourse à Francfort le 16 novembre. Elle entend lever au moins 76 millions d’euros — somme non négligeable au vu des 11 millions d’euros de chiffre d’affaires et 4 millions d’euros de bénéfice net dégagés par le groupe l’an dernier.

L’essentiel de l’activité de la société continuera à se faire en Asie.

C’est en Chine qu’Asian Bamboo cultive son bambou, “une des plantes qui poussent le plus vite au monde”, atteignant deux mètres en deux mois selon George Srzednicki, directeur de la recherche du groupe.

Les tiges sont utilisées en remplacement du bois pour la fabrication de meubles, de parquet ou encore de papier. Alors que les classes moyennes chinoises accèdent à une relative prospérité, la demande de meubles explose en Chine, et la production locale de bois n’y suffit plus.

Les pousses, comestibles et prisées dans la cuisine asiatique, sont l’autre débouché de la société. Estampillées bio, elles sont exportées surtout vers le Japon.

Asian Bamboo veut utiliser les fonds levés en Bourse pour louer de nouveaux terrains dans le Sud-Est de la Chine, région arrosée favorable à la culture du bambou. Le groupe prévoit aussi d’investir dans sa propre usine de production de parquet en bambou, qui doit ouvrir en 2009.

Aux sceptiques, qui font valoir que faire des affaires en Chine dépend toujours du bon-vouloir du gouvernement, et que le conseil de surveillance de la société, dont la plupart des membres sont en Allemagne, aura bien du mal à exercer sa mission, M. Lin oppose un optimisme farouche. “Nous allons réussir”, martèle-t-il.

C’est dans l’intérêt du fondateur qui conservera 55% des parts de la société après la mise en Bourse.

Pour le moment, le développement d’Asian Bamboo lui a donné raison.

“Depuis 2004 nous avons presque doublé le chiffre d’affaires et les bénéfices chaque année,” explique Edmund Chan, directeur financier. Peu de sociétés allemandes peuvent se targuer d’un tel dynamisme. Et cela doit continuer dans cette veine. Au seul premier semestre 2007, le groupe a déjà augmenté son chiffre d’affaires de 20%.

 06/11/2007 06:58:44 – © 2007 AFP