La hausse des taux d’intérêt touche de plein fouet certains ménages français

 
 
CPS.HNS69.061107144743.photo00.quicklook.default-245x163.jpg
Un immeuble parisien (Photo : Jack Guez)

[06/11/2007 13:53:59] PARIS (AFP) Avec la remontée des taux d’intérêt, les ménages français ayant emprunté à taux variable se retrouvent en difficulté, mais ce phénomène reste marginal, puisque la plupart des emprunts en France sont à taux fixe.

L’Association française des usagers des banques (Afub) fait état de 550 plaintes de particuliers ayant vu la durée de leur emprunt s’allonger et/ou leurs mensualités s’accroître, parfois à la limite du supportable.

Près de huit plaintes sur dix concernent le Crédit Foncier. Le CIC-Crédit Mutuel et UCB, filiale de BNP Paribas, sont aussi montrés du doigt.

Ces clients affirment avoir signé pour un crédit variable “plafonné” et avoir découvert après coup qu’il ne l’était pas.

L’Afub cite ainsi le témoignage d’un emprunteur ayant souscrit en octobre 2006 un emprunt à taux variable, à un taux de 3,40%, en théorie plafonné à 4,8%, pour une durée de 25 ans. Récemment, son taux d’intérêt est monté à 6,2%, la durée de son prêt a été allongée de cinq ans et ses mensualités sont passées de 577 à 606 euros.

Une clause de son contrat stipule, de manière sibylline, que le “taux maximum servant au calcul des échéances, soit 4,6%, est distinct du taux d’intérêt”.

L’UFC-Que choisir, qui enquête sur le sujet, a reçu des témoignages similaires d’emprunteurs décontenancés. “Nous cherchons à savoir si ces établissements ont failli à leur devoir de conseil, ou bien si l’emprunteur, mis en face d’un produit complexe, n’a pas bien compris ce qu’il faisait”, a expliqué à l’AFP Vanessa Dagand, de l’UFC.

Ces cas sont toutefois relativement isolés parmi les détenteurs de crédits à taux variables, qui représentent 20% de l’ensemble des prêts à l’habitat.

En effet, les trois-quarts des crédits à taux variables étant plafonnés, l’emprunteur ne court pas un grand risque.

Les difficultés peuvent surgir quand il s’agit de variables “secs”, c’est-à-dire non plafonnés. Peu distribués par les banques françaises –ils représentent moins de 8% du total des crédits–, ils sont en revanche très courant aux Etats-Unis où la remontée des taux a provoqué des défaillances d’emprunteurs en série.

Alerté à ce sujet, le président Nicolas Sarkozy a obtenu la semaine dernière des banques qu’elles mettent en place “une procédure individualisée d’examen de la situation des personnes ayant contracté des crédits immobiliers à taux variable non plafonné, et qui éprouveraient des difficultés de paiement suite à l’augmentation récente des taux d’intérêt”.

La Commission bancaire, l’organe de surveillance des banques, ne semble pas inquiète. “La production de crédits à taux variable reste majoritairement assortie de plafonds, dans des proportions moindres cependant que celles observées au cours des deux derniers exercices. Elle reste surtout le fait des établissements spécialisés”, se borne-t-elle à constater dans son dernier rapport annuel.

Geoffroy Bragadir, patron du courtier en ligne Empruntis, rappelle que ces prêts n’ont pas que des inconvénients: “Ils ont permis à certains, notamment les jeunes primo-accédants, de devenir propriétaires en bénéficiant de taux exceptionnellement bas”, fait-il valoir.

 06/11/2007 13:53:59 – © 2007 AFP