[07/11/2007 09:54:19] BAGDAD (AFP) Les autorités de la région autonome du Kurdistan irakien ont approuvé la signature de sept nouveaux contrats pétroliers dans cette partie du nord de l’Irak, où opèrent désormais une vingtaine de compagnies étrangères malgré l’opposition du gouvernement de Bagdad. Dans un communiqué, le ministre kurde des ressources naturelles, le Dr Ashti Hawrami, a annoncé mercredi la signature par le gouvernement kurde de “sept nouveaux contrats de partage de production pétrolière (PSC)”. Sept blocs, répartis entre les provinces d’Erbil et Dohouk, ont été attribués aux compagnies OMV Aktiengesellschaft, MOL Hungarian Oil and Gas PLC, Gulf Keystone Petroleum International Limited, Kalegran Limited, et Reliance Energy Ltd, ou à leurs filiales. “Avec la signature de ces nouveaux contrats, une vingtaine de compagnies pétrolières internationales vont désormais opérer au Kurdistan irakien”, s’est félicité le Dr Hawrami. Ces sociétés toucheront 15% des revenus de l’exploitation pétrolière et “85% reviendront à l’Irak”. Au total, quinze blocs ont été attribués à ce jour par le gouvernement kurde depuis l’adoption en août 2007 par la région d’une loi sur le pétrole et le gaz, ceci malgré l’opposition du gouvernement central de Bagdad qui y voit une remise en cause de sa souveraineté sur cette partie nord du pays. “Seuls 17% des revenus du pétrole kurde resteront au Kurdistan, les 83% restant seront au bénéfice des Irakiens vivant en dehors du Kurdistan”, a affirmé le communiqué.
Entité de facto indépendante et alliée des Etats Unis, le Kurdistan irakien –seul oasis de paix dans un Irak largement plongé dans le chaos– jouit d’une prospérité économique retrouvée depuis la chute du régime de Saddam Hussein en 2003. Les responsables kurdes ont sans cesse affirmé leur intention d’exploiter les richesses de leur sous-sol, et passent ainsi, avec la signature de ces nouveaux contrats, à la vitesse supérieure. En septembre, le ministre irakien du Pétrole, Hussein Chahristani, avait pourtant jugé “illégale” la signature des premiers contrats, suscitant le vif mécontentement des responsables kurdes. Des responsables américains avaient également critiqué ces accords qui ont créé, selon eux, des “tensions inutiles” avec le gouvernement central de Bagdad, alors que le parlement irakien doit examiner depuis plusieurs mois un projet de loi controversé sur le pétrole. Dossier politique ultra-sensible, cette loi vise à partager équitablement les revenus pétroliers entre les 18 provinces, dans un pays qui recèle les troisièmes réserves mondiales. Elle doit mettre fin à la confusion qui règne aujourd’hui en Irak sur l’exploitation des ressources en hydrocarbures. Après avoir donné son accord à une première version du texte, le gouvernement kurde s’est dit hostile à ce projet, après le rajout d’un amendement stipulant que “les contrats d’exploration de pétrole seront du ressort du gouvernement central”. Aucune date n’a été fixée par le parlement irakien sur cette loi, dont l’examen est au point mort. “Nous avons attendu cinq mois (…), les députés irakiens n’ont rien fait et il n’y a pas de signe qu’ils vont le faire rapidement”, déplorait début octobre le Premier ministre kurde Nechirvan Barzani, qui justifiait les choix de son gouvernement “au nom du fédéralisme” et comme une volonté de “servir d’exemple”. Confirmant une nouvelle fois cette ambition, le ministre Hawrami a assuré mercredi que la signature de nouveaux contrats était “une étape majeure vers l’objectif que s’est donnée la région du Kurdistan de produire un million de barrils par jour”. |
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