Les Echos reparaîtront jeudi, La Tribune bientôt fixée sur son sort

 
 
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Vincent de Féligonde le 4 juillet 2007 à Paris (Photo : Eric Piermont)

[07/11/2007 14:50:42] PARIS 7 nov 2007 (AFP) Les Echos reparaîtront jeudi après deux jours de grève, mais les journalistes restent mobilisés contre la vente à LVMH, alors que ce dernier devrait dévoiler très rapidement son choix de repreneur pour La Tribune.

“On a décidé de reparaître demain”, en publiant à la fois “des papiers d’information sur la situation pour essayer de bien expliquer les choses” et des prise de positions, a indiqué à l’AFP le préisdent de la Société des journalistes (SDJ), Vincent de Féligonde.

Le journal de jeudi sera “conséquent” et une moitié de la Une sera consacrée à la vente “de façon informative”.

Les journalistes des Echos avaient empêché la parution du quotidien mardi et mercredi, après l’annonce lundi soir de la vente de leur groupe à LVMH pour 240 millions d’euros, après quatre mois de négociations exclusives avec leur propriétaire britannique Pearson.

Opposés depuis le début à cette vente, ils craignent des conflit d’intérêts avec le géant du luxe, une perte de leur indépendance éditoriale et, au final, de leur “crédibilité”.

Dans un entretien au Figaro, le directeur général du Groupe Bernard Arnault et administrateur de LVMH, Nicolas Bazire, a assuré que les garanties apportées par LVMH permettront aux Echos de bénéficier du “meilleur système d’indépendance au monde”.

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Les salariés des Echos rassemblés le 6 novembre 2007 dans le hall du quotidien à Paris (Photo : Bertrand )

Pour révoquer ou nommer un directeur de la rédaction, LVMH devra obtenir l’accord d’au moins deux administrateurs indépendants sur trois présents au conseil de surveillance et une “majorité simple des journalistes” pourra “invalider” le choix du directeur, a-t-il expliqué.

Mais les journalistes jugent que ce système n’est pas “verrouillé” et demandent que la rédaction dispose d’un droit de veto sur la modification des statuts.

L’annonce de la vente a continué à susciter de nombreuses réactions dans le milieu politique.

Le Premier ministre, François Fillon, a indiqué qu’il serait “très, très vigilant” sur l’indépendance de la presse, tout en soulignant que le secteur avait “besoin d’argent”.

De son côté, le PS a réaffirmé son “opposition” à la cession, estimant que la présence de LVMH “dans un très grand nombre de secteurs d’activités (n’était) pas compatible avec l’indépendance du titre”.

Il a également jugé que cette acquisition “donnerait à LVMH un abus de position dominante anormale, qui contreviendrait aux règles en vigueur”, le géant du luxe étant actuellement en train de choisir un repreneur pour La Tribune .

Le nom du repreneur pressenti pour le quotidien économique, que LVMH entend céder afin d’obtenir le feu vert des autorités de la concurrence pour le rachat des Echos, devrait être connu au plus tard jeudi matin.

Quatre offres fermes ont été déposées: celle du Pdg de NextRadioTV Alain Weill, du patron de la régie publicitaire Hi-Media Cyril Zimmermann, de l’ancien dirigeant du quotidien Philippe Micouleau et de l’ancien Pdg de DI Group (pôle médias de LVMH) Fabrice Larue, associé à l’éditeur italien Class Editori.

De source proche du dossier, les offres émanant de groupes de presse — c’est-à-dire celle d’Alain Weill et de Fabrice Larue — font figures de favori.

Selon Le Figaro, LVMH aurait négocié “toute la journée” de mardi avec M. Weill pour l’ouverture de négociations exclusives, mais les deux parties se seraient “séparées sans avoir conclu”.

Le Pdg de NextRadioTV, candidat à la reprise de La Tribune à travers sa holding personnelle, s’est déjà fixé pour objectif de redresser le titre, qui a perdu 17 millions d’euros en 2006, en trois ans.

 07/11/2007 14:50:42 – © 2007 AFP