[07/11/2007 17:16:08] PARIS (AFP) Première banque française à publier ses résultats, la Société Générale a dévoilé un profit en baisse du fait de la crise des “subprime”, qui l’a obligée à des dépréciations plus lourdes que prévues. La banque a annoncé un résultat net en repli de 11,5% au troisième trimestre, qui s’explique par la mauvaise performance de sa banque de financement et d’investissement (BFI) et, dans une moindre mesure, de son pôle de gestion d’actifs. En effet, la Société Générale a dû passer 404 millions d’euros de dépréciations dans ses comptes du 3e trimestre, dont 230 millions au titre de son exposition aux “subprime”, ces titres adossés à des crédits hypothécaires à risque à l’origine d’une crise qui n’a pas fini de produire ses effets. Un chiffre certes sans commune mesure avec les 8 à 11 milliards de dépréciations dévoilés dimanche par l’américaine Citigroup, mais qui est supérieur à celui annoncé par la banque française en septembre. Jeudi, ce sera au tour de BNP Paribas de se livrer à cet exercice sur fond de turbulences boursières, la crise des “subprime” se transformant en crise de défiance à l’égard du secteur bancaire à mesure que les poids-lourds de la finance mondiale dévoilent leurs pertes. Pour chiffrer son exposition au “subprime”, la Société Générale a retenu l’hypothèse du scénario le plus pessimiste, correspondant à une perte d’environ 200 milliards de dollars pour l’ensemble du secteur immobilier résidentiel américain, a-t-elle précisé dans un communiqué. Le reste des dépréciations est lié à la crise des marchés du crédit, qui a conduit la banque à reconsidérer son risque et inscrire des provisions de 98 millions d’euros sur son portefeuille de prêts de LBO (rachat par effet de levier) et de 76 millions sur ses activités d’incubation de hedge funds. Les analystes ont accueilli ces résultats avec un certain soulagement, et le titre Société Générale a ouvert en hausse à la Bourse de Paris, avant de passer dans le rouge en fin de matinée suite à des rumeurs sur la faillite d’un fonds non identifié, qui ont provoqué un retournement du marché. Le titre a fini en baisse de 1,18% à 105,14 euros, dans un marché parisien en recul de 0,46%. “Le groupe a publié un résultat net globalement en ligne avec les attentes, avec cependant des résultats assez décevants dans la BFI, du fait de dépréciations plus lourdes que prévu, et en gestion d’actifs, avec une dépréciation surprise de 76 millions d’euros”, a commenté Alain Dupuis, analyste chez Oddo. “A l’inverse, la banque de détail en France et à l’international et les services financiers spécialisés offrent de bons résultats, a souligné l’analyste. En effet, les réseaux France (Société Générale et Crédit du Nord) n’ont pas été affectés par l’environnement difficile des marchés financiers, mais ont bénéficié au contraire de la hausse des taux d’intérêt et de la volatilité boursière: la marge d’intérêt affiche ainsi une hausse de 3,5% et les commissions financières ont progressé de 14,1%. |
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