Prix du pétrole : après les pêcheurs, d’autres professionnels montent au créneau

 
 
CPS.HNZ26.071107192352.photo00.quicklook.default-179x245.jpg
Manifestation de marins-pêcheurs le 3 novembre 2007 au Havre (Photo : Philippe Huguen)

[07/11/2007 18:25:15] PARIS (AFP) Après les pêcheurs qui ont obtenu satisfaction, d’autres professionnels confrontés à l’envolée des prix des carburants, notamment dans les transports et l’agriculture, interpellent le gouvernement pour obtenir des aides.

Le ministre de la Pêche, Michel Barnier, a assuré mercredi qu’une mesure législative serait prise avant la fin de l’année pour l’établissement d’un mécanisme durable de compensation pour les marins-pêcheurs. Des garanties jugées suffisantes par les représentants du secteur qui ont appelé à la reprise du travail.

Mais d’autres professionnels menacent à leur tour de se mobiliser, disant payer un tribut de plus en plus lourd sur les carburants et exigeant notamment du gouvernement une baisse de la fiscalité.

La FNSEA a demandé mercredi un remboursement partiel de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers), à hauteur de 5 centimes d’euros par litre, pour l’année 2007. Selon l’Union française des industries pétrolières (Ufip), cette taxe est de 42 centimes par litre de gazole.

L’application d’un tel remboursement “est impérative (pour) garder nos exploitations compétitives”, a affirmé la FNSEA, qui avait obtenu cette aide en 2005 et 2006.

Mais pour cette année, le gouvernement a jusqu’à présent refusé de prendre en compte les demandes des agriculteurs, dont une bonne partie à profité des augmentations des prix des matières premières agricoles.

La FNSEA demande, en outre, la création d’un “carburant professionnel” qui serait, de manière durable, exonéré de la part nationale des taxes (environ 60% du total), celles imputables à Bruxelles ne pouvant être touchées.

L’inquiétude gagne également les transporteurs routiers, qui évaluent le poste carburant à environ 25% de leurs coûts.

Les entreprises de transport peuvent, depuis une loi de janvier 2006, répercuter les hausses du gazole sur les contrats passés avec leurs clients. Mais elles estiment qu’une compensation totale n’est pas toujours possible, notamment pour les petites entreprises dans un contexte de forte concurrence.

Deux organisations, la FNTR et TLF, réclament une harmonisation de la fiscalité au niveau européen, faisant valoir que les taxes en France sont supérieures à celles de pays voisins comme la Belgique ou l’Espagne.

De son côté, l’Unostra, qui représente les PME, a réclamé une remise plus importante sur la TIPP, et demandé aux transporteurs de “saisir les élus” pour les “alerter sur les conséquences de l’envolée des prix du carburant et des risques d’une mobilisation”.

L’intersyndicale des organisations professionnelles du taxi a aussi menacé de descendre à nouveau dans la rue si le gouvernement n’accédait pas à ses demandes. La Fédération nationale des artisans du taxi (FNAT) estime que les professionnels sont doublement pénalisés par la hausse du carburant et la perte programmée de la détaxe sur la TIPP sur le gazole.

Cette détaxe, jusqu’à présent autorisée par une directive européenne, doit prendre fin en 2008. Elle est plafonnée à 5.000 litres par an et représente au maximum environ 2.100 euros selon les chiffres de la FNAT.

Les syndicats de taxis ont manifesté le 26 septembre pour demander sa prolongation ou un système de compensation équivalent. Réunis mardi, les taxis ont demandé au gouvernement une réponse avant le 20 novembre.

 07/11/2007 18:25:15 – © 2007 AFP