[08/11/2007 13:01:44] PARIS (AFP) Plombé par les retards de l’A400M et le recul du dollar, le groupe européen d’aéronautique et de défense EADS a réduit jeudi ses ambitions de profits pour 2007 et prévu de renforcer son plan de restructuration et d’économies Power8. “Nous faisons face à une faiblesse accrue du dollar, cela affecte nos perspectives donc je pense qu’il faut renforcer Power8, l’environnement nous force à envisager des mesures supplémentaires d’économies, d’efficacité et de création de cash” a déclaré le patron du groupe, Louis Gallois, lors d’une audio-conférence consacrée aux résultats du troisième trimestre. EADS a creusé sa perte nette à 776 millions d’euros au troisième trimestre, contre -189 M EUR sur la même période de l’an passé. Sur l’ensemble de l’année, EADS n’annonce pas de prévision de résultat net mais s’attend désormais à un résultat d’exploitation “globalement à l’équilibre”, alors qu’il tablait jusqu’ici sur un résultat “stable” par rapport aux 399 millions de bénéfice de 2006, déjà bien maigre par rapport aux 2,850 milliards d’euros enregistrés en 2005. La Bourse a pourtant applaudi: à 12h30, l’action progressait de 2,79% à 22,08 euros dans un marché parisien en baisse de 0,71%. Les analystes craignaient un abaissement beaucoup plus important du résultat, du fait d’une provision de 1,37 milliard d’euros liée aux retards de de 6 à 12 mois de l’avion européen de transport militaire A400M. Ils ont aussi bien accueilli la perspective d’économies supplémentaires, et ont été agréablement surpris par le rebond de 9% du chiffre d’affaires au troisième trimestre, selon un consensus cité par Raymond James et Oddo. EADS fait état de “bonnes performances commerciales et opérationnelles”, mais est touché à la fois par la baisse continue du dollar et par “des charges de restructuration et des coûts de développement de nouveaux programmes” comme le futur long courrier A350XWB, qui doit être mis en service en 2013. Le chiffre d’affaires annuel devrait légèrement baisser en 2007 par rapport à 2006, essentiellement en raison de la prise en compte d’un taux de change à 1,4 dollar pour 1 euro. La parité euro/dollar est “pour nous une épée de Damoclès. Parce que chaque fois que le dollar perd 10 centimes, nous perdons à terme plus d’un milliard d’euros. C’est une situation insupportable”, a déclaré M. Gallois, sur la radio française BFM. “Nous avons encore des économies à faire. Il faut trouver grosso modo un milliard supplémentaire à l’échéance 2010-2011”, a-t-il ajouté sans chiffrer d’éventuelle réduction d’effectifs supplémentaire. Le plan de restructuration Power8, annoncé le 28 février, prévoit notamment 10.000 suppressions d’emplois en quatre ans dont la moitié chez les sous-traitants ainsi que la vente ou la cession de certains sites pour réaliser 5 milliards d’économies d’ici à 2010, puis 2,1 milliards d’euros par an. Power8 a été établi sur la base d’un taux de change à 1,35 dollar pour 1 euro, celui-ci tourne actuellement autour de 1,46 dollar. M. Gallois s’est toutefois voulu positif en soulignant que la trésorerie disponible (4,5 milliards d’euros à fin septembre) était supérieure “de 2,2 milliards d’euros à ce qui était prévu”, en réaffirmant qu’il n’y avait pas urgence à augmenter le capital. “Nous sommes dans les temps et même en avance sur l’objectif 2007 de Power8 en matière d’économies et de réductions d’effectifs, Airbus est entièrement réorganisé et nous pensons annoncer bientôt des décisions sur la cession de plusieurs sites industriels”, a-t-il aussi ajouté. |
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