Les pétroliers convoqués samedi à Bercy pour alléger la facture carburants

 
 
CPS.HOE17.081107220758.photo00.quicklook.default-245x180.jpg
La ministre de l’Economie et des Finances Christine Lagarde à l’Assemblée nationale, le 16 octobre 2007 (Photo : Jacques Demarthon)

[08/11/2007 21:09:50] PARIS (AFP) La ministre de l’Economie Christine Lagarde va réunir samedi les distributeurs de carburants, dont Total, pour tenter d’atténuer la facture des carburants pour les automobilistes, avec une marge de manoeuvre réduite face à la hausse inexorable des prix du pétrole.

Dans le sillage des prix du brut, à portée des 100 dollars, les prix du gazole et du fioul domestique ont encore atteint des plus hauts lundi, à 1,17 euro pour le litre de gazole et 0,73 euro pour le fioul domestique.

Le super sans plomb 95 frôlait lundi 1,32 euro, non loin de son record de 2006 à 1,34 euro.

La flambée des carburants a déjà suscité la grogne de plusieurs professions, dont les marins pêcheurs, auxquels le gouvernement a promis mercredi un mécanisme de compensation.

Mme Lagarde a annoncé jeudi qu’elle réunirait samedi matin à Bercy les distributeurs de carburants “pour examiner avec eux de quelle manière nous pouvons atténuer pour le consommateur les effets de la hausse des prix du carburant”. La réunion, qui débutera à 09H30, sera suivie d’une conférence de presse à 11H30.

“Il est évidemment fondamental que l’ensemble des opérateurs soient mis en concurrence”, a-t-elle estimé, en invitant les consommateurs à comparer sur le site du ministère (www.prix-carburants.gouv.fr) les prix des stations-service transmis par les distributeurs.

C’est la troisième année consécutive que le gouvernement réunit les distributeurs de carburants, dont le premier d’entre eux est le groupe pétrolier Total, qui sera représenté samedi par son patron, Christophe de Margerie.

En septembre 2005, Total s’était engagé à répercuter “immédiatement” à la pompe une baisse des prix des carburants et à “étaler” une hausse sur plusieurs semaines.

Les grandes surfaces, qui représentent 57% des volumes vendus, participeront aussi à la réunion samedi, dont les deux plus gros vendeurs Carrefour et Leclerc.

La marge de manoeuvre semble cependant assez réduite pour le gouvernement qui refuse de toucher aux taxes sur les carburants, importantes sources de revenus pour l’Etat, et qui ne veut pas contredire ses promesses de réduction d’émissions de CO2.

Le Premier ministre François Fillon a rejeté mercredi toute mesure “qui viserait à baisser artificiellement le prix de l’essence ou du gasoil”, jugeant “inexorable” l’augmentation des prix du pétrole.

L’Agence internationale de l’énergie est même opposée à toute subvention aux carburants, afin d’inciter les consommateurs à changer de comportement et à réduire leur dépendance au pétrole.

Mme Lagarde a une nouvelle fois exclu de revenir, comme le réclame la gauche, à une TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) “flottante”, trop coûteuse selon elle au vu de son efficacité. Ce mécanisme, en vigueur sous le gouvernement Jospin, permettait de diminuer la taxe à mesure qu’augmentait le prix du pétrole.

Elle a souligné aussi que la hausse des prix des carburants en France était plus modérée que celle des prix du pétrole, grâce à la force de l’euro face au dollar –étant donné que les carburants sont achetés en dollars et vendus en euros–, et aux taxes.

La TIPP a un effet “amortisseur” sur les prix, car elle est fixe et calculée en centimes par litre acheté (0,60 euro pour le super SP95 et 0,43 pour le gazole).

Mais pour l’Union française de l’industrie pétrolière (Ufip), l’effet amortisseur de l’euro “s’est tassé” et “ce sera difficile pour les distributeurs d’absorber une telle augmentation des prix” du brut.

L’Ufip rappelle en outre que le marché est déjà très concurrentiel en France, où les grandes surfaces vendent souvent leurs carburants à prix coûtant, comme des produits d’appel.

 08/11/2007 21:09:50 – © 2007 AFP