France : la production industrielle baisse en septembre

 
 
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L’usine Renault de Sandouville, le 30 août 2007 (Photo : Robert Francois)

[09/11/2007 13:38:55] PARIS (AFP) La production industrielle française a enregistré une baisse de 1,1% en septembre après avoir été stable le mois précédent, un repli annonciateur d’un retournement de la conjoncture française selon certains économistes qui tablent sur un recul marqué de l’économie en fin d’année.

Après l’embellie de l’été, cette baisse est la plus importante depuis juillet 2006. La seule production manufacturière (calculée hors énergie et industries agricole et alimentaire) est en repli de 1,3%. Elle était quasiment stable à +0,1% le mois précédent, selon les chiffres de l’Insee publiés vendredi.

“Le chiffre de septembre, s’il apparaît comme une correction après un été solide, n’en augure pas moins d’un retour à une croissance atone dès le quatrième trimestre”, note Mathieu Kaiser, économiste chez BNP Paribas.

Le quatrième trimestre pourrait même être “orageux” après un troisième trimestre “plutôt ensoleillé”, prévient également Alexandrer Law du cabinet d’étude Xerfi.

Hormis la production d’énergie qui est la seule à poursuivre sa hausse (+0,3%), tous les secteurs manufacturiers se sont ainsi inscrits en baisse.

La production du secteur automobile s’est repliée de 3,1% alors qu’elle était en hausse de 0,9% le mois précédent après une progression encore plus marquée en juillet (+4,9%).

De même, la production des biens intermédiaires recule pour le deuxième mois consécutif (-0,1%), tandis que celle des biens de consommation chute de 1,2%, en particulier dans l'”habillement, cuir” (-3,7%) ainsi que les “équipements du foyer” (-3,1%). La production de biens d’équipement suit également le mouvement (-1,0%).

“Comme souvent, c’est l’automobile qui a donné le tempo”, explique M. Law pour qui ces reculs sont “particulièrement” inquiétants car ils traduisent “une dégradation généralisée de la conjoncture industrielle”.

Même son de cloche chez Natixis: “toutes les données disponibles sur l’industrie pointent un ralentissement de l’activité”, explique Jean-Christophe Caffet.

Toutefois, selon l’Insee, il est trop tôt pour s’alarmer: la production industrielle est volatile et ces chiffres ne marquent pas une “véritable tendance”, assure Eric Dubois, chef du département de la conjoncture. “Tout le monde attendait une correction”, ajoute-t-il.

D’ailleurs, le chiffre du trimestre est positif, la production industrielle s’affichant en hausse de 1,1% par rapport au trimestre précédent et de 2,1% en glissement annuel.

L’inquiétude des économistes semble surtout alimentée par un contexte généralisé de “dégradation de l’environnement économique et financier”, selon les termes de M. Kaiser.

Tous prévoient un ralentissement marqué aux Etats-Unis où la crise des “subprimes” continue d’essaimer, comme en Europe, où l’euro atteint des sommets face au dollar tandis que les prix du pétrole flambent.

“Le ralentissement qui se confirme dans la zone euro ne manquera pas d’affecter l’activité française”, note encore l’économiste de BNP Paribas estimant que le climat des affaires, qui ne baisse encore que progressivement, pourrait se dégrader bien plus rapidement.

Au total, la croissance française aura, selon eux, du mal à atteindre les 2% promis par le gouvernement en 2007.

Pour Alexander Law, ce sera même “quasiment impossible”. Il table pour sa part sur une croissance de 1,8%. “Quant à 2008, les 2,5% annoncés par Bercy et Matignon ne sont pas tant improbables que chimériques”, conclut l’économiste.

En attendant, la production industrielle devrait toutefois être positive sur l’année et atteindre +1,2%, relève Jean-Christophe Caffet.

 09/11/2007 13:38:55 – © 2007 AFP