[09/11/2007 10:00:25] PARIS (AFP) Les services marchands, avec le quart des emplois, ont pris en 2006 l’importance de l’industrie en 1978, une “transformation” liée à l’achat accru de services par les ménages mais aussi par les entreprises ayant externalisé des activités, selon une étude de l’Insee parue vendredi. Alors qu’en 1978, 24,9% de l’emploi était industriel, seuls 14% des emplois sont désormais comptabilisés dans ce secteur. Aujourd’hui, les services pèsent 25,1% de l’emploi total contre 14,2% en 1978. “Cette transformation du tissu productif et des emplois en France s’est faite au profit des services de santé, d’éducation ou d’action sociale, mais aussi des services fournis par des entreprises à d’autres entreprises”, indiquent les auteurs de l’étude. Les produits industriels restent certes prédominants dans la consommation des ménages, dans l’investissement et dans les exportations, mais leur part a diminué en près de trente ans. Ainsi, les biens ne représentaient plus que 38% des dépenses de consommation des ménages en 2006, contre 48% en 1978. Parallèlement, le poids des services a augmenté. Les ménages ont acheté de plus en plus de services depuis la fin des années 1990 (téléphonie, activités récréatives, culturelles, sportives). La part des dépenses des ménages consacrée aux services de téléphonie a doublé pour atteindre 2% en 2006, celle des activités récréatives, culturelles ou sportives (y compris les jeux de hasard et d’argent) est passée de 3% à 4%. Quant aux entreprises, elles ont investi davantage dans l’informatique (logiciels) et ont recouru à des sociétés extérieures pour des activités autrefois faites en interne (cantine, nettoyage, gestion du personnel ou d’une flotte de véhicules, etc). “Pour fonctionner, pour produire, les entreprises consacrent, dans leurs achats, une part toujours plus importante aux services”, puisqu’elle a été multipliée par 2,5 en valeur de 1959 à 2006, note l’Insee. “L’augmentation s’est faite à un rythme régulier, quoique brisé par les épisodes de renchérissement de l’énergie, en 1974, entre 1979 et 1986 et depuis 2004”, selon les auteurs de l’étude. Si les services financiers, voire les dépenses immobilières, pèsent aussi de plus en plus lourd dans les achats des entreprises, leur part croît moins vite que pour les “services aux entreprises”. En général, les services sont consommés principalement par d’autres entreprises de services. Seulement 24% des services sont consommés par des entreprises industrielles ou agricoles. Le penchant croissant des entreprises à recourir pour leurs activités non stratégiques à des prestataires externes s’ils sont moins coûteux rend cependant “difficile à saisir la nature réelle de l’expansion des services”, selon l’étude. Car, “du fait de cette externalisation, ce qui était autrefois versé en salaires se transforme alors en achats” de services, expliquent ses auteurs. “Les branches qui voient fondre leur masse salariale et augmenter dans le même temps leurs consommations intermédiaires sont surtout les postes et télécommunications et l’industrie automobile” et “dans une moindre mesure” les industries des biens de consommation (habillement, pharmacie), le commerce, les transports et les activités financières. A l’inverse, la masse salariale a augmenté plus vite que les achats de biens et de services intermédiaires dans la restauration, la gestion immobilière mais aussi le prêt de personnel ou de machines et les services administratifs ou techniques (sécurité, nettoyage), laissant supposer qu’ils ont bénéficié des externalisations. |
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