Les cours du pétrole repartent à la hausse, soutenus par le dollar faible

 
 
CPS.HOJ52.091107135839.photo00.quicklook.default-171x245.jpg
Une pompe à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[10/11/2007 07:26:29] LONDRES (AFP) Les cours du pétrole remontaient légèrement vendredi matin à la faveur d’un nouvel accès de faiblesse du dollar, au lendemain d’un repli dû à des propos du président de la Réserve Fédérale (Fed) laissant craindre une baisse de la demande énergétique américaine.

Vers 10H00 GMT, sur l’Intercontinental Exchange de Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre prenait 10 cents à 92,89 dollars. Il s’échange donc deux dollars environ sous son record de 95,19 dollars inscrit mercredi.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison à la même échéance prenait 39 cents à 95,85 dollars à la même heure. Mercredi, son cours s’était propulsé au prix record de 98,62 dollars.

Vendredi matin, les cours repartaient à la hausse, profitant d’une nouvelle syncope du dollar, tombé vers 10H25 GMT à 1,4752 dollar, un nouveau plus bas historique face à l’euro. Comme la faiblesse du dollar fournit aux investisseurs munis d’autres devises l’occasion d’acheter du pétrole à meilleur prix, les records du pétrole coïncident régulièrement depuis plusieurs mois avec des pics historiques de l’euro.

Par ailleurs, le marché s’inquiète d’un déficit temporaire de production, malvenu dans un contexte de vives inquiétudes sur les approvisionnements.

La tempête Andrea attendue sur la côte ouest de la Norvège dans la nuit de jeudi à vendredi a conduit plusieurs groupes pétroliers à fermer temporairement des plateformes au large de la Norvège, selon des informations recueillies jeudi par l’AFP.

Ces fermetures amputent de plus de 13% (environ 330.000 barils) la production totale d’hydrocarbures du pays scandinave, cinquième exportateur mondial de pétrole et troisième exportateur de gaz naturel.

“Nous estimons que la production sera de retour à la normale aujourd’hui” vendredi, a cependant déclaré à l’AFP Gisle Johanson, porte-parole du groupe pétrolier StatoilHydro.

Alors que la plupart des analystes s’accordent à penser que le franchissement du seuil longtemps redouté des 100 dollars le baril est imminent, la morosité de l’économie américaine, premier consommateur mondial de brut, avait pourtant mis un frein jeudi à l’escalade des cours, qui avaient reculé d’environ un dollar.

Ben Bernanke, le président de la banque centrale américaine, auditionné devant une commission économique parlementaire, a affirmé jeudi que “la croissance de l’activité économique va ralentir sensiblement au quatrième trimestre par rapport au rythme du troisième trimestre” et qu’elle “devrait rester lente” jusqu’à mi-2008, et il n’a laissé entrevoir aucun signe de baisse supplémentaire des taux d’intérêt américains en décembre.

“Il semble qu’en ce moment les investisseurs se concentrent sur les perspectives à court terme de l’économie américaine, bien qu’à long terme la demande mondiale de pétrole progresse plus vite que l’offre”, ont commenté les analystes de la maison de courtage Sucden.

Le tableau général reste en effet très haussier, avec des perspectives de demande très robustes, des stocks bas, notamment dans les pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), et des menaces géopolitiques sur plusieurs régions de production stratégiques, en particulier en Iran et en Irak.

 10/11/2007 07:26:29 – © 2007 AFP