France : le déficit commercial se creuse et fait craindre pour la croissance

 
 
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Le commerce extérieur français. Evolution mensuelle (Photo : anibal maiz)

[10/11/2007 07:26:31] PARIS (AFP) L’envolée de l’euro et des cours pétroliers a creusé le déficit commercial français en septembre, ce qui, combiné à une baisse de la production industrielle, n’est pas de bon augure pour la croissance de fin d’année.

Le déficit de septembre atteint 3,083 milliards d’euros, près de 400 millions de plus qu’en août, ont annoncé les Douanes vendredi. Le secrétaire d’état au Commerce extérieur, Hervé Novelli, s’est refusé à commenter ces chiffres.

Les exportations ont reculé de 100 millions d’euros à 34,411 milliards, lestées par une contraction des ventes de produits agricoles et une rechute de celles de véhicules.

Les importations ont augmenté de plus de 250 millions d’euros à 37,494 milliards. Celles en provenance d’Asie “culminent à près de 5,5 milliards d’euros depuis trois mois” et les achats énergétiques “creusent le déficit”, soulignent les Douanes.

Le baril de brut a gagné quelque 7 dollars en septembre et la flambée a encore accéléré depuis avec un baril qui frôle 100 dollars.

“Le bilan du commerce extérieur français sur les trois premiers trimestres de 2007 reste très négatif, malgré le dynamisme relatif des exportations depuis 3 mois”, estime Alberto Balboni, économiste du cabinet Xerfi.

“Le niveau de l’euro par rapport au dollar est en partie responsable.” La monnaie européenne enchaîne les records face au billet vert, à plus de 1,47 dollar.

Toutefois, M. Balboni fait valoir que l’Allemagne, avec la même monnaie, a réussi à améliorer son excédent commercial depuis début 2007.

Plus grave: il estime que sur les neuf premiers mois de l’année, la facture énergétique n’explique pas le creusement du déficit, qu’il impute à une “baisse de l’excédent dans l’automobile et dans les ventes de produits intermédiaires”, mais aussi à l’aéronautique.

Sur neuf mois, le déficit cumulé s’alourdit nettement à 26,058 milliards en données corrigées des variations saisonnières (CVS) contre 20,436 milliards un an plus tôt, même s’il se réduit au troisième trimestre.

Malgré la récente envolée du pétrole, “le solde énergétique s’est amélioré au début de l’année”, car les cours avaient alors baissé et n’ont recommencé à flamber qu’à l’été, poursuit M. Balboni.

La facture énergétique de janvier à septembre s’établit à 31,3 milliards.

Par ailleurs, la production industrielle française a enregistré une baisse de 1,1% en septembre. A Bercy, on affirme que ce repli était “attendu” après l’augmentation de la production en juillet et août.

L’Insee estime également qu’en France “on a plutôt eu des bonnes nouvelles malgré la crise financière”.

L’institut table sur un rebond de la croissance au troisième trimestre, à 0,7% contre seulement 0,3% au deuxième. La première estimation officielle de la croissance au troisième trimestre sera publiée mercredi.

Mais les statistiques du jour sont de mauvais augure pour le quatrième trimestre.

Pour Alexander Law, de Xerfi, “il sera quasiment impossible d’atteindre les 2% de croissance espérés par le gouvernement cette année”. Il mise sur 1,8%. “Quant à 2008, les 2,5% annoncés par Bercy” sont “chimériques”, et selon lui, la croissance atteindra “au mieux 1,8%”.

A Bercy, on juge toutefois que “la dynamique de la croissance reste élevée” même pour le 4ème trimestre, en se référant notamment au bon niveau du climat des affaires.

Bruxelles est moins optimiste et table désormais sur un déficit commercial français à 2,6% du produit intérieur brut pour 2007 et 2008 contre respectivement 2,4% et 1,9%, tout en abaissant sa prévision de croissance 2008 à 2,0% contre 2,3%, son pronostic pour 2007 restant à 1,9%.

 10/11/2007 07:26:31 – © 2007 AFP