[10/11/2007 07:26:34] WASHINGTON (AFP) Le poulet “à la javel” d’origine américaine va-t-il bientôt arriver dans les assiettes européennes? Les autorités de Bruxelles se sont engagées vendredi à trancher l’an prochain cette question qui empoisonne les relations commerciales entre les deux blocs. “Avant le prochain sommet USA-UE et après avoir reçu un avis scientifique, la Commission va prendre des mesures pour résoudre définitivement le vieux différend sur les importations dans l’UE de poulets américains ayant subi un traitement de réduction des substance pathogènes”, a indiqué le Conseil économique transatlantique, à l’issue de sa première réunion. Après l’abattage, les poulets américains sont désinfectés par un bain dans une solution à base de chlore. Cette pratique révulse les pays du sud de l’Europe, dont la France, mais certains pays du nord pourraient s’y rallier au motif qu’elle garantit une plus grande sécurité aux consommateurs. L’insertion dans le communiqué du Conseil que la décision de Bruxelles s’effectuera après avis scientifique est une victoire pour la partie américaine, dans la mesure où le traitement au chlore garantit sans contestation que les poulets sont effectivement libres de tous germes. Ce très vieux contentieux entre les deux blocs a été placé récemment “sur le dessus de la pile des récriminations américaines envers les Européens”, souligne-t-on de source diplomatique européenne. Et certains responsables communautaires semblent prêts à faire des concessions sur ce sujet pour favoriser un accord dans les négociations commerciales du cycle de Doha. Le Conseil économique transatlantique, mis en place en avril 2007, est une structure qui ambitionne de gommer les aspérités commerciales récurrentes entre l’Union européenne et les Etats-Unis. Il est coprésidé par le vice-président de la Commission européenne Günter Verheugen et par le conseiller du président George W. Bush pour les questions économiques Allan Hubbard. Lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion, M. Hubbard a exprimé son “exaspération extraordinaire” sur ce dossier, après dix années d’interdiction des poulets américains sur le sol européen. “Cela devrait être une énorme frustration pour les consommateurs en Europe parce qu’il s’avère que nos poulets sont plus sûrs que les poulets européens”, a-t-il dit. En fait, a affirmé M. Hubbard, “les éleveurs de poulets en Europe ne veulent pas la concurrence des éleveurs de poulets des Etats-Unis et ils utilisent cela pour empêcher nos poulets d’entrer”. Côté français, on estime qu’accepter les poulets traités au chlore constituerait “une remise en cause d’un modèle de production, basé sur de bonnes pratiques dans toute la filière, de l’éleveur jusqu’à la chaîne d’abattage”. “Cela reviendrait à dire: +Allez au plus économique, travaillez n’importe comment et on rectifiera tout cela en bout de chaîne+”. L’utilisation de bains chimiques pour désinfecter les poulets est en fait déjà autorisée par la réglementation européenne, mais sa mise en application est bloquée en comité vétérinaire où les Etats individuels ont leur mot à dire. |
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