[10/11/2007 14:07:24] PARIS (AFP) Le gouvernement a annoncé samedi un doublement de la prime à la cuve de fioul pour les ménages les plus modestes tandis que les distributeurs pétroliers n’ont fait que renouveler leur promesse de freiner l’envolée des prix des carburants à la pompe. A l’issue d’une réunion à Bercy, les distributeurs pétroliers, notamment le premier d’entre eux Total, ont réitéré “leur engagement à modérer leurs prix de revente” des carburants à la pompe face à la flambée des cours du brut, selon les mêmes modalités que les années précédentes, a déclaré la ministre de l’Economie, Christine Lagarde. Mme Lagarde a toutefois annoncé le doublement de la “prime à la cuve” dont bénéficient les ménages les plus modestes qui se chauffent au fioul. En 2006, quelque 475.000 ménages ont perçu cette prime de 75 euros, qui sera portée prochainement à 150 euros, pour un coût total d’environ 70 millions d’euros. Il ne s’agit que de “déclarations de bonne volonté”, a jugé l’association de consommateurs UFC-Que Choisir, non conviée à la réunion, partisane d’une taxe sur les profits des groupes pétroliers pour financer des transports alternatifs à l’automobile. “Tous les opérateurs ont réaffirmé leur stratégie visant à assurer les prix les plus bas” et à ne pas profiter de la hausse du pétrole brut pour gonfler leurs marges, s’est félicitée Christine Lagarde. En 2005 et 2006, Total s’était engagé à répercuter “immédiatement” à la pompe les baisses du prix du brut sur les marchés internationaux et à “lisser” sur plusieurs semaines les hausses.
Côté grandes surfaces, qui représentent 57% des volumes vendus, le groupe Leclerc va “rester le plus proche possible des prix coûtants”, a indiqué Thierry Forien, directeur adjoint de la Siplec, société d’importation pétrolière du groupe, afin de “maintenir le pouvoir d’achat des clients”. Beaucoup de grandes surfaces vendent leur carburant à prix coûtant comme un produit d’appel vers leurs magasins, et de ce fait, ne sont pas en mesure de lisser les variations de prix du brut, a-t-il souligné. Selon l’Union française des industries pétrolières, le prix hors taxe des carburants français est “le plus bas d’Europe” en raison de cette très forte concurrence. Pour inciter les automobilistes à la faire jouer, Bercy renvoie vers son site internet, www.prix-carburants.gouv.fr qui recense les prix communiqués par les stations-service. Mme Lagarde a souligné en outre que la hausse des prix des carburants en France (+14% à 16%) était nettement plus modérée que celle des prix du pétrole (+80%) depuis janvier, alors que le baril de brut à New-York s’approche des 100 dollars. “Pour faire baisser ces prix à la pompe, il faut faire baisser le prix du baril et ce n’est pas ici que ça va se passer (…) Il faut produire plus”, a argumenté le directeur général de Total, Christophe de Margerie. A ce sujet, Mme Lagarde va demander, dès la semaine prochaine, à ses partenaires de l’Union européenne et du G20 que les pays producteurs augmentent leur offre. Mme Lagarde a une nouvelle fois exclu de revenir sur les taxes appliquées aux carburants, qui représentent une grande part de leur prix (entre 53% et 62%) mais constituent une importante source de revenus pour l’Etat. Le gouvernement veut aussi éviter de contredire ses promesses de réduire les émissions de CO2 en allègeant cette fiscalité. Les recettes de l’Etat n’ont pas augmenté avec la hausse des prix car la principale taxe appliquée aux carburants, la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP), est fixe et porte sur les volumes, a insisté la ministre. |
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