Deux ans après le chikungunya, la Réunion veut reconquérir les touristes

 
 
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Une plage à Saint-Gilles, à la Réunion (Photo : Richard Bouhet)

[10/11/2007 10:33:40] SAINT-DENIS-DE-LA REUNION (AFP) Après deux années de disette dues à l’épidémie du chikungunya, le tourisme réunionnais veut relever la tête grâce à une nouvelle stratégie basée sur l’amélioration de l’offre et une communication désormais axée sur la “diversité” de l’île.

Environ 130.000 touristes de moins (31%), des recettes en baisse de 110 millions d’euros (30%), des nuitées en chute de 32% et des effectifs salariés réduits de 20%: le tourisme réunionnais a vécu une année noire en 2006, victime de la crise sanitaire du chikungunya, maladie tropicale qui a touché plus de 200.000 personnes et provoqué 125 décès dans l’île française de l’océan Indien.

“Au nom du principe de précaution, les agences de voyage et les organisateurs de séjour ont joué la sécurité. Ils ont déconseillé aux gens de venir, allant jusqu’à leur faire signer une décharge pour ceux qui maintenaient leur voyage,” déplore Jocelyne Lauret, ex-présidente du Comité du tourisme réunionnais (CTR). Résultat: une chute vertigineuse de 62% pour les voyages de groupe.

La Réunion veut aujourd’hui oublier le passé tout en profitant de ce coup du sort pour revoir toute sa stratégie dans ce secteur qui est malgré tout resté la principale source de recettes de l’île (245 millions d’euros en 2006), supérieures de 3,2% à l’ensemble des autres exportations. L’objectif est d’atteindre 600.000 touristes en 2010, contre 430.000 avant le “chik”.

Le mois prochain, une nouvelle structure de pilotage sera opérationnelle en remplacement du CTR, liquidé en juillet dernier par le conseil régional. “Il fallait tourner la page. La structure existante était à bout de souffle et ne faisait que de la promotion, ce qui est insuffisant”, explique Jocelyne Lauret, pour qui la situation du tourisme était “déjà en déclin depuis 6-7 ans”.

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Un soldat diffuse de l’antimoustique à Saint-Paul, à la Réunion, le 6 février 2006 (Photo : Richard Bouhet)

La nouvelle structure, baptisée “Ile de la Réunion tourisme”, aura des missions plus élargies (vente, promotion, développement des produits, partenariat avec les tours opérators) et associera plus étroitement les professionnels du secteur qui compteront six représentants (au lieu de 2) au bureau de 13 membres.

Un nouveau slogan a été choisi: “La Réunion, une île, un monde”. L’idée: promouvoir la Réunion en tant que “concentré de la diversité” avec à la fois “des lagons, des plages, des montagnes, des paysages grandioses, des activités sportives de nature, mais aussi une population métissée et accueillante”, selon les nouvelles orientations arrêtées en septembre dernier.

La mairie de Saint-André (est de l’île) n’a pas tardé à les mettre en pratique en invitant ce week-end des professionnels du tourisme de métropole (agences de voyage, tour opérateurs, journaux spécialisés) à assister au “Dipavali”, la Fête de la lumière qui attire des dizaines de milliers de visiteurs.

La fin de semaine verra aussi la réouverture de la “Route des laves”, portion de la RN2 qui avait été traversée par les coulées de “l’éruption du siècle” en avril dernier entraînant sa fermeture à la circulation. Des milliers des personnes sont attendues ce week-end à Sainte-Rose sur ce site très prisé des touristes.

 10/11/2007 10:33:40 – © 2007 AFP