[10/11/2007 10:50:14] PARIS (AFP) Pour les amateurs de spaghettis la note s’alourdit: depuis quelques semaines les fabricants répercutent dans leurs prix l’envolée des cours du blé dur, un phénomène lié aux mauvaises récoltes céréalières mondiales et à la fonte des stocks de ce type de blé. “Jamais nous n’avons été confrontés à pareille situation. Le prix de la tonne de blé dur, matière première pour confectionner des pâtes sèches, a triplé en un an, passant de 180 euros la tonne en janvier dernier à plus de 470 euros en octobre”, explique Christiane Petit, secrétaire générale du syndicat des industriels fabricants de pâtes alimentaires de France (SIFPAF) “L’impact de cette envolée des prix est toutefois à relativiser pour le consommateur. Il sera de l’ordre de 25 centimes par mois (hausse de 15% du prix du vente d’un paquet de 500 grammes) pour un foyer français qui avale chaque année 11 kilos de pâtes”, tempère Mme Petit. Pour l’instant les groupes de distribution tentent de limiter pour les consommateurs la hausse des prix réclamée par les fabricants de pâtes. Selon le porte-parole de Système U (hyper U et magasin U) les fabricants ont augmenté leurs prix de 20% en juillet, de 15% en septembre, de 5% en octobre et de 13% en novembre, soit 50% environ en 5 mois. D’après l’Insee, le prix d’un paquet de spaghettis est resté stable au cours des dix dernières années, valant en 1997 4,95 francs et en septembre 2007 0,72 euros, soit 4,75 francs. Il faut dire que le marché européen des pâtes était plutôt coutumier de baisses ces dernières années en raison d’une surproduction de cet aliment apprécié particulièrement aux Etats-Unis et en Europe, mais aussi depuis quelques années par les consommateurs de pays émergents. L’Italie, premier producteur mondial de pâtes avec 3,22 millions de tonnes fournit à la France plus de 50% des pâtes qu’elle consomme et elle produit la quasi totalité des pâtes commercialisées sous la marque des grands distributeurs. Compte-tenu des mauvaises récoltes céréalières ces deux dernières années et de l’effondrement des stocks de céréales, la crise risque de perdurer chez les “pastiers” au cours des prochains mois, estiment les professionnels. La production mondiale de blé dur ne cesse de diminuer, étant passée de 40 millions de tonnes en 2004 à 34 millions l’an dernier en raison notamment de mauvaises conditions climatiques. Depuis deux ans les stocks de report ont également dégringolé en particulier chez les trois principaux exportateurs mondiaux: Canada, Etats-Unis et Union européenne. “Le risque de pénurie de pâtes dans les six mois à venir n’est donc pas à exclure”, avance Mme Petit. Déjà certains rayons de grandes surfaces ne sont plus en mesure d’offrir à l’amateur de coquillettes son produit préféré, le magasin étant en rupture de stocks. Des fabricants italiens de pâtes auraient récemment rompu des contrats avec de grandes enseignes (Casino ou Leclerc) qui ont refusé de réviser leurs tarifs, confient des professionnels du secteur. Chez Auchan on indique ne pas connaître des difficultés particulières d’approvisionnement même si on admet que les négociations avec les fabricants ne sont pas faciles actuellement. La France produit 240.000 tonnes de pâtes par an, tandis que sa consommation s’élève à 464.000 tonnes (55% importés). En Europe l’Italien est le premier amateur de pâtes avec 28 kilos consommés par chaque habitant en un an. Viennent ensuite le Grec (10 kilos), le Suisse 59,4 kg), le Suédois (9 kg) et le Français (7,5 kilos). |
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