Grand Prix du Président de la République pour la Promotion de la Qualité, où
la participation reste ouverte jusqu’au 31 décembre, est sans conteste une
occasion en or pour nous dire nos quatre vérités dans ce domaine. Jetez un
coup d’œil sur les référentiels de ce concours et vous comprendrez que, pour
l’écrasante majorité de nos entreprises, nous naviguons en pleine science
fiction.
C’est d’ailleurs à propos de la responsabilité des chefs d’entreprise dans
le renforcement de la culture de la qualité chez leur personnel (l’un des
critères d’évaluation du concours) que l’on mesure peut-être le plus la
faille profonde entre les règles et la réalité.
Qu’avez-vous fait pour améliorer la compréhension de la
stratégie de l’entreprise ? Communiquez-vous régulièrement sur la politique,
les objectifs à moyen ou long terme et leur déploiement au sein de l’entité
? Aidez-vous votre personnel à définir ses objectifs en cohérence avec ceux
de l’entreprise et à les atteindre grâce à des plans appropriés ?
Faites-vous la promotion de la solidarité interne et la qualité des
relations ? Etes-vous toujours accessible et attentif à vos employés ?
Reconnaissez-vous automatiquement les efforts à la fois collectifs et
individuels, à tous les niveaux de l’entreprise ?…
Soyons sérieux, ce sont des questions à des chefs d’entreprise qui vivraient
sur une autre planète. A part (peut-être !) des exceptions rarissimes, allez
donc demander discrètement aux employés de n’importe quelle entreprise ce
qu’ils pensent de toutes les questions que nous venons d’évoquer et s’ils
estiment que leur patron pratique tout cela dans sa gestion de tous les
jours ! Disons-nous les choses en face : beaucoup de chefs d’entreprise
tunisiens devraient commencer par se demander ce que leurs employés pensent
d’eux et de l’entreprise avant de se demander si une démarche qualité
réussit vraiment.
|