Yuan faible : les Européens déterminés à dialoguer avec la Chine

 
 
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Le commissaire européen aux Affaires économiques Joaquin Almunia lors d’une conférence de presse à Bruxelles, le 09 novembre 2007 (Photo : Dominique Faget)

[13/11/2007 08:38:40] BRUXELLES (AFP) Les ministres des Finances de la zone euro, réunis lundi à Bruxelles, se sont montrés déterminés à instaurer un “dialogue régulier” avec la Chine sur les taux de change, un message qui sera délivré à Pékin lors d’une visite de responsables européens à la fin du mois.

“La Chine est la quatrième puissance économique du monde et a en conséquence des responsabilités considérables quand il s’agit de la coordination des politiques économiques et financières à une échelle globale”, a souligné le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker.

Il se rendra à Pékin le 27 novembre en compagnie du président de la Banque centrale européenne Jean-Claude Trichet et du commissaire européen aux Affaires monétaires Joaquin Almunia, pour protester contre la faiblesse du yuan.

La Chine est accusée de maintenir sa monnaie à un niveau artificiellement bas pour soutenir ses exportations et sa très vigoureuse croissance économique. Ce qui pousse l’euro à la hausse par contrecoup.

“Il y a de très bonnes raisons pour l’Europe et la Chine d’avoir un dialogue macro-économique régulier”, a ajouté M. Juncker, précisant que les responsables européens n’allaient pas en Chine “pour donner des leçons” aux Chinois.

Plus directe, la ministre française Christine Lagarde a souligné “qu’une réévaluation du yuan ferait probablement du bien à tout le monde”.

“Les derniers chiffres prouvent une progression de l’excédent commercial entre la Chine et la zone euro, en même temps qu’une aggravation des tensions inflationistes en Chine”, a-t-elle constaté.

“Nous avons ensemble convenu qu’il était probablement tout à fait utile pour tout un chacun y compris pour les Chinois d’observer une réorientation de la croissance chinoise vers le marché domestique, accompagnée d’une réévaluation du yuan”, a-t-elle souligné.

Sur la hausse de l’euro par rapport au dollar, les ministres se sont contentés de “dénoncer des mouvements brutaux récents sur les taux de change”, comme l’avait fait pour la première fois la semaine dernière le président de la BCE Jean-Claude Trichet.

“Nous n’aimons pas la volatilité excessive (des monnaies) et nous portons une grande attention aux développements récents” de l’euro, a déclaré M. Juncker.

Si la vigueur de l’euro, qui a atteint un nouveau sommet la semaine dernière en dépassant 1,47 dollar pour un euro, pèse sur les exportations en les rendant moins compétitives, elle permet en revanche à l’Europe de limiter sa facture pétrolière, libellée en dollars, ont nuancé plusieurs ministres.

L’euro “rend la vie plus facile face aux prix élevés du pétrole”, a ainsi affirmé le ministre autrichien Wilhelm Molterer, pour qui “l’euro fort reflète une économie forte”.

Les ministres se sont par ailleurs montrés inquiets des répercussions de la flambée des prix du pétrole, proches du seuil de 100 dollars le baril, “qui n’est pas faite pour donner plus de tonus à la croissance de la zone euro”, a admis Jean-Claude Juncker.

Autre souci pour la croissance européenne, les impacts de la crise immobilière américaine aux effets encore difficile à quantifier, selon M. Juncker.

“Nous avons l’impression que les turbulences ne sont pas encore terminées et que la solution est plus difficile que prévu”, a reconnu le commissaire Almunia.

La Commission a réduit vendredi sa prévision de croissance à 2,2% en 2008, contre 2,5% auparavant, même si certains pays, comme la France, trouvent Bruxelles “trop pessimiste” en ce qui les concerne.

 13/11/2007 08:38:40 – © 2007 AFP