Le FMI fait sauter le verrou empêchant l’apurement de la dette du Liberia

 
 
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Le logo du FMI à Wahington (Photo : Tim Sloan)

[13/11/2007 07:14:55] WASHINGTON (AFP) Le FMI a fait sauter le verrou qui empêchait l’apurement de la dette extérieure du Liberia, condition clef de la reconstruction de ce pays ravagé par la guerre civile et l’instabilité.

Les pays membres du Fonds monétaire international (FMI) se sont mis d’accord lundi pour solder les arriérés de paiement du Liberia, qui bloquaient le déclenchement des mécanismes internationaux d’effacement de créances.

La dette multilatérale du pays, qui a souffert de plus d’une décennie de guerre civile (1989-2003), s’élève à 1,5 milliard de dollars, sur un total de 3,7 milliards.

“L’avancée réalisée aujourd’hui constitue une étape déterminante pour mettre le Liberia sur la voie d’un apurement total de sa dette”, a commenté le nouveau directeur général de l’institution financière internationale, Dominique Strauss-Kahn, cité dans un communiqué.

C’est le premier résultat concret du nouveau dirigeant, qui a pris ses fonctions le 1er novembre.

Techniquement, le FMI est parvenu à un accord au terme duquel ses membres mettent 842 millions de dollars sur la table.

Dès que ces engagements seront matérialisés, le Liberia, ravagé par des années de guerre civile et d’instabilité, pourra obtenir de nouveaux prêts et les différents mécanismes d’apurement de créances pourront être activés.

Cette annonce est l’aboutissement d’un processus de négociation laborieux, entamé avant l’arrivée de M. Strauss-Kahn, et impliquant de nombreuses parties.

En février, lors d’une conférence organisée à Washington par la Banque mondiale, les Etats-Unis et l’Allemagne avaient annoncé l’abandon de créances bilatérales contractées par le Liberia, d’un montant total de plus de 600 M USD. Peu avant, la Chine avait fait de même pour 15 millions de dollars.

Ces premiers pas ne défaisaient toutefois pas le noeud du problème, à savoir les arriérés de paiement du Liberia aux trois grandes institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale et Banque africaine de développement).

Mi-septembre, le G8, groupe des pays les plus industrialisés (Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie, Etats-Unis, Canada, Japon, Russie), avait décidé d’apporter 324,5 millions de dollars pour régler les arriérés au FMI.

Lors de l’assemblée annuelle des deux institutions de Bretton Woods, fin octobre, le président de la Banque mondiale Robert Zoellick avait prévenu qu’il ne restait que “quelques pays à convaincre” pour solder les comptes, sans les identifier.

Lundi, Dominique Strauss-Kahn a d’ailleurs rendu “personnellement” hommage à son homologue à la Banque mondiale.

“Je voudrais dire combien j’apprécie le travail de la présidente Johnson Sirleaf et de son équipe économique”, a-t-il ajouté, expliquant que “malgré les difficultés de l’après-guerre, le gouvernement du Liberia a obtenu une somme de résultats encourageants en terme de gestion macro-économique et de réformes”.

Ellen Johnson Sirleaf, première femme élue chef d’Etat en Afrique, a notamment fait de la lutte contre la corruption la priorité de son gouvernement.

“Le personnel du FMI est actuellement en train de mettre le point final à des discussions avec les autorités sur un programme d’aide de trois ans, soutenu par le Fonds”, a ajouté M. Strauss-Kahn.

Dans le passé, la communauté internationale a fait passer toute son aide financière via les ONG pour éviter une administration libérienne particulièrement corrompue.

La guerre civile a fait quelque 270.000 morts au Liberia et détruit les infrastructures jusqu’au départ en exil en 2003 de l’ancien président libérien Charles Taylor.

 13/11/2007 07:14:55 – © 2007 AFP