[13/11/2007 07:44:16] BRUXELLES (AFP) La ministre française de l’Economie Christine Lagarde a jugé lundi “trop pessimistes” les prévisions économiques de la Commission européenne pour le déficit et la croissance français, tandis que l’Eurogroupe a rappelé à Paris l’objectif d’un équilibre des finances publiques en 2010. Dans ses prévisions économiques d’automne, publiées vendredi, la Commission a sérieusement corrigé ses pronostics pour les finances publiques françaises. Elle table désormais sur un déficit à 2,6% du Produit intérieur brut (PIB) en 2007 comme en 2008, contre un pronostic de respectivement 2,4% et 1,9% auparavant. Pour la croissance, elle a abaissé son pronostic pour 2008 à 2,0%, contre 2,3% auparavant. Et Bruxelles ne prévoit aucune amélioration en 2009, où elle attend une croissance de 1,8%. “Je ne me satisfais pas des chiffres” donnés par la Commission pour la croissance française, “en particulier pour 2008”, a dit Mme Lagarde, à l’issue de la réunion mensuelle de l’Eurogroupe, le forum des ministres des Finances de la zone euro. “J’ai pu faire état (lors de la réunion) des plus récents chiffres concernant le chômage et surtout de l’estimation de croissance pour le troisième trimestre (…) dont je sais qu’il sera très nettement supérieur au deuxième trimestre et de toute façon encourageant”, a-t-elle ajouté. “J’ai dit aussi à la Commission que je trouvais que les hypothèses concernant le déficit budgétaire de la France un peu pessimistes”, a ajouté Mme Lagarde. Elle a ajouté que les prévisions de la Commission ne prenaient “probablement pas suffisamment en compte un certain nombre d’éléments de fait concernant tout à la fois les recettes et les dépenses”. “J’ai encouragé vivement la Commission à continuer son travail d’analyse avec nous, à nos côtés, pour bien apprécier le prévisionnel de déficit sur 2007 et sur 2008”, a-t-elle poursuivi. La Commission européenne, inquiète de la progression des déficits français, a prévenu vendredi qu’elle allait examiner avec “avec beaucoup d’attention” les grandes orientations budgétaires que la France doit lui présenter début décembre dans son programme de stabilité. Pour rassurer Bruxelles, Paris explique que les réformes structurelles programmées dans le pays (retraites, marché du travail etc…) permettront au final de réduire les déficits, alors même qu’un vaste mouvement de grève est prévu en France à partir de mardi soir contre la réforme des régimes spéciaux de retraite. Le président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker a aussi réaffirmé lundi que les pays de la zone euro doivent respecter l’équilibre de leurs finances publiques au plus tard en 2010. “Tous les Etats membres doivent avoir atteint leur objectif à moyen terme au plus tard en 2010 (…) L’objectif a été pris en avril et cette décision n’a pas été changée”, a déclaré M. Juncker. Or la Commission et les autres Etats de la zone euro reprochent à la France de vouloir s’affranchir de cet engagement commun pris en avril au niveau de la zone euro. “On n’a pas du tout évoqué l’échéance 2010”, s’est défendu Mme Lagarde. |
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