[13/11/2007 18:22:54] DUBAI (AFP) L’européen Airbus a repris l’avantage sur son rival américain Boeing en terme de commandes, après trois jours du Salon aéronautique de Dubaï, où ont été annoncés des contrats records passés avec des compagnies du Golfe. “C’est le meilleur Salon de Dubaï que nous ayons jamais eu. Nous avons obtenu des commandes et intentions d’achat de l’ordre de 290 avions”, s’est félicité le directeur commercial d’Airbus, l’Américain John Leahy, lors d’une conférence de presse mardi. Au 3ème jour de ce duel au soleil, Boeing affiche 177 intentions d’achats et commandes fermes. La plupart de ces dernières figuraient toutefois déjà dans le carnet de commandes de l’américain qui s’est contenté d’identifier ses clients au Salon. Coté en bourse, le groupe a en effet l’obligation d’informer Wall Street dès qu’un contrat est conclu. Ce qui n’est pas le cas d’Airbus, non coté, mais filiale du groupe coté EADS. Pour cette année et jusqu’à mardi, Boeing a engrangé 964 commandes fermes, a indiqué Charlie Miller, un responsable du groupe américain. Airbus en est à 1.179 commandes fermes. L’avionneur européen s’attend désormais à battre son record de 2005 qui était de 1.111 commandes et pense se partager en gros le marché avec son concurrent. En 2006, il avait dû laisser sa place de premier à Boeing.
Mardi, les annonces de contrat semblaient bien pauvres comparé aux deux jours précédents du Salon. Alors que Boeing gardait le silence, Airbus a obtenu de deux compagnies de la Péninsule arabique, Yemenia et Oman Air, des engagements fermes pour quelque 3 milliards de dollars, et d’une low-cost pakistanaise Air Blue, une commande de 583 millions USD. Pour Airbus, les salons aéronautiques sont l’occasion d’un véritable show. “Et nos clients adorent cela. Au Salon du Bourget (qui se tenait près de Paris en juin, ndlr), on a dû retenir certaines compagnies aériennes de faire des annonces”, a indiqué à l’AFP, Rainer Ohler, responsable média d’Airbus. “On soutient les foires comme cela”, a-t-il dit, expliquant que faire des annonces en ménageant des surprises les rendait plus intéressantes. Une communication complètement différente de Boeing, tenu de toute façon d’informer aussitôt les marchés. “Cela nous paraît artificiel de garder sous le coude des annonces de contrat. Les négociations entre un client et un avionneur durent des mois et cela ne se passe pas commàe cela qu’une compagnie arrive au Salon et passe soudain commande”, a remarqué Charlie Miller, un responsable de Boeing.
“Boeing a un budget trois fois plus grand que nous pour la publicité. Ils font beaucoup de réclame à la télévision sur CNN par exemple, ce que nous ne faisons pas”, a précisé M. Ohler. “En revanche, nous dépensons beaucoup plus d’argent pour les foires. Nous faisons des démonstrations aériennes, ce qu’ils ne font pas”, a-t-il ajouté. Après trois jours au Salon de Dubaï, les commandes fermes et les intentions d’achat passées avec Airbus et Boeing ont totalisé 458 avions, pour un montant d’environ 75,5 milliards de dollars, selon un décompte de l’AFP qui n’incorpore pas les options. Malgré le renflouement de son carnet de commandes à Dubaï, Airbus a réaffirmé lundi qu’il allait poursuivre son plan de restructuration Power8 qui doit se traduire par 10.000 suppressions d’emplois chez les “cols blancs”, mais qu’il allait en retour embaucher des ouvriers pour faire face à l’augmentation des cadences. |
||||||
|