[13/11/2007 14:24:11] PARIS (AFP) La Bibliothèque nationale de France a mis en oeuvre un programme de numérisation, de conservation et consultation de masse des livres et documents dans le respect des droits des auteurs et des éditeurs, présenté mardi par son président, Bruno Racine. En dix ans, 10 milliards de documents ont été collectés par la BNF sur internet. Une masse d’information, ajoutée aux quelque 300.000 ouvrages dont elle a entrepris la numérisation sur trois ans en vue de la future bibliothèque numérique européenne, que la BNF doit à présent conserver dans les meilleures conditions. “La BNF est désormais dans une phase de numérisation de masse et la question de la pérennité des données devient cruciale. Nous devons constituer un entrepôt numérique intelligent, un système de conservation qui garantit leur pérennité, y compris en fonction des changements de formats”, souligne Bruno Racine. Le coût global du projet – collecte, numérisation, conservation – est de l’ordre de 26 millions d’euros sur trois ans. Un financement assuré par l’Etat “sans équivalent en Europe”, note la BNF. Confrontée à l’accélération de l’accroissement des collections numériques, la bibliothèque a développé le système SPAR (Système de préservation et d’archivage réparti), “véritable magasin numérique”, qui permet selon la BNF “de multiples copies des objets numériques et assure une surveillance continue de l’état des fichiers”. Selon le président de la BNF, SPAR a vocation a être ouvert aux partenaires de la BNF et à d’autres institutions (bibliothèques municipales, spécialisées, universitaires…), afin de mutualiser les données. “La BNF est très désireuse d’une coordination à l’échelon national des programmes de numérisation”, pour parvenir notamment à une définition commune des fonds à numériser en priorité, souligne-t-il. Par ailleurs, un accord a été conclu entre la BNF et les représentants des éditeurs sur un modèle économique et juridique pour mettre à disposition du public des oeuvres numérisées soumises à droits d’auteur, a indiqué le président de la bibliothèque. Le dispositif, dont un prototype doit être présenté au Salon du livre de Paris en mars 2008, doit garantir “l’accès gratuit aux oeuvres du patrimoine et un accès payant aux oeuvres sous droit”. “L’enjeu est majeur. Un des reproches faits (au moteur de recherche américain) Google était de numériser les ouvrages sans se préoccuper des droits d’auteur. S’il y a une approche commune dans ce domaine, c’est la garantie que la chaîne du livre est préservée au niveau européen”, souligne M. Racine. Autre chantier de la BNF: la réfection de son site historique rue de Richelieu à Paris, qui abrite quelque 20 millions de documents. Les travaux effectifs doivent débuter en 2009 pour une réouverture totale en 2014. Le site restera ouvert au moins partiellement au public pendant les travaux, ce qui doit entraîner le déplacement de l’équivalent de 40 km de rayonnages de collections. Le coût de l’opération est estimé à 150 millions d’euros. |
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