[13/11/2007 20:27:40] LONDRES (AFP)
L’Eurostar a fait ses adieux à la gare londonienne de Waterloo mardi soir, à la veille de l’ouverture du terminal ultra-moderne de Saint-Pancras qui doit accueillir ses premiers trains mercredi matin, malgré la grève des transports en France. Le train trans-Manche ne devait cependant pas être directement affecté par ce mouvement qui promet d’être largement suivie. Les cérémonies prévues à la gare du Nord pour fêter le premier trajet vers St-Pancras ont cependant été annulées mercredi. Waterloo, au sud de la Tamise, était la gare où l’Eurostar avait fait ses débuts en 1994, avant de transporter près de 82 millions en treize ans. Depuis plusieurs semaines, une affiche placée au-dessus de l’embarquement prévenait les voyageurs de la date du changement de gare tout en leur adressant “un grand merci” pour leur fidélité. L’adieu a notamment été marqué par un mini-concert avec la chanteuse Lilly Allen qui a terminé par une chanson intitulée “Waterloo Sunset” (le crépuscule de Waterloo) devant des centaines de spectateurs massés en surplomb dans la gare de banlieue, ou de voyageurs, qui ont largement fait provision de photos souvenir : une joyeuse pagaille dans des lieux déjà exigus en temps ordinaire. Parmi les voyageurs, Zanne Christian-Clark, une Britannique de 62 ans, se réjouissait d’avoir gagné un concours permettant d’effectuer le dernier voyage de Waterloo et le premier vers St-Pancras. “On fait un peu partie de l’histoire, c’est fun”, souriait-elle, se rémémorant les premiers trajets où il fallait souvent compter cinq heures pour rallier Paris. Au contraire, Guy, qui emprunte par hasard l’ultime train pour Bruxelles pour ce premier voyage de sa vie en Eurostar, ne ressent aucune émotion. La dernière rame, à 18H12, est partie au son d’un orchestre de dix musiciens et sous les vivats de dizaines d’employés, pour la plupart très émus. Magali Daniel, une employée administrative, juge St-Pancras “magnifique” mais regrette déjà “sa petite famille” de Waterloo, où elle a été “très heureuse”. Isabelle Jouen, chef de bord et membre d’Eurostar depuis le début, “a eu une petite larme” et cherche du regard ses collègues pour partager la dernière émotion.
Sur le quai, le directeur général d’Eurostar Richard Brown résume l’ambiance : “C’est un moment un peu triste mais d’excitation à la fois, d’émotion d’avoir dit cet au revoir et de fierté de commencer à St-Pancras”. Il souligne combien “les millions de voyageurs passés par Waterloo ont aidé au renouveau du quartier et des rives sud de la Tamise”, désormais lieu de promenade agréable dans ce quartier autrefois à l’abandon. Eurostar compte bien qu’il en sera de même dans le quartier pour l’instant ingrat de St Pancras. Le public sera admis à 08H00 GMT tapantes mercredi (09H00 heure de Paris) dans l’ancienne gare victorienne rénovée et transformée en gare ultra-moderne. Le train roulera alors entièrement à grande vitesse entre Paris, Bruxelles et Londres : en effet, s’ouvre en même temps que St Pancras le tronçon entre Ebbsfleet au sud-est de la capitale et St Pancras, qui a nécessité 18 kilomètres de tunnels, un ensemble de travaux d’un coût de 5,8 milliards de livres (8,4 milliards d’euros). A partir de mercredi, les trajets perdront vingt minutes et on pourra parcourir Londres-Paris en 02H15 et Londres-Bruxelles en 01H51, ce qui devrait faire fondre un peu plus encore la part de marché de l’aérien sur ces parcours, espère Eurostar. La compagnie, qui se targue déjà d’être dix fois plus économe en CO2 par passager que l’avion, entend par ailleurs compenser à partir de mercredi l’ensemble de ses émissions de carbone en reversant de l’argent à des organismes appropriés pour proposer un voyage écologiquement neutre. |
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