[13/11/2007 17:03:04] FRANCFORT (AFP) Le conflit dans le transport ferroviaire allemand est encore monté d’un cran mardi avec l’appel par le syndicat des conducteurs GDL à une grève généralisée de deux jours et la menace de paralyser de façon illimitée le trafic à l’avenir. Il s’agit du dernier épisode en date d’un bras de fer qui dure depuis des semaines et qui a déjà occasionné cinq mouvements de grèves, toujours plus durs, selon une stratégie de l’escalade savamment mise en place par le président de GDL Manfred Schell. Cette fois, le petit syndicat, largement minoritaire parmi les 134.000 salariés allemands de la compagnie publique de chemins de fer Deutsche Bahn, mais hégémonique parmi les conducteurs de train avec 80% de syndiqués, a choisi de toucher en même temps le fret et le transport de passagers. Suscitant invariablement la même réaction de l’entreprise. “La direction de la Deutsche Bahn ne cède pas au chantage”, a réaffirmé mardi la directrice du personnel de la compagnie Margret Suckale au cours d’une conférence de presse. Jusque-là, GDL avait appelé à cesser le travail dans le trafic régional. Puis à la faveur d’une décision de justice, il a été autorisé à élargir le mouvement. Ménageant les particuliers, GDL avait alors visé le transport de marchandises. A chaque fois, le trafic avait été fortement perturbé. Dès mercredi 11H00 GMT, GDL appelle donc à la grève dans le fret, avant l’élargissement du mouvement à tout le transport de passagers jeudi à 01H00 GMT. Les deux préavis expirent samedi à 01H00 GMT. “Nos syndiqués ne veulent plus vivre avec un salaire de 1.500 euros net par mois”, a répété Manfred Schell mardi. Son organisation exige une hausse substantielle –30% d’abord, “15% par exemple” depuis mardi– des salaires des conducteurs et la création d’une convention collective séparée pour cette catégorie de personnels, véritable point d’achoppement des discussions entre syndicat et direction. En effet, la Deutsche Bahn (DB) ne veut surtout pas remettre en cause le principe d’une convention unique, négociée avec les grandes centrales syndicales majoritaires, en l’occurrence Transnet et DBGA. Mais les appels à de nouvelles négociations se font de plus en plus pressants: dirigeants des chrétiens-démocrates (CDU), des sociaux-démocrates (SPD), ministres… jusqu’à la chancelière Angela Merkel qui, le week-end dernier, a appelé à une reprise des discussions. “Avec la tête dans le mur, cela n’ira pas, parce qu’à la fin, c’est toujours le mur qui gagne”, a-t-elle déclaré selon le site internet de l’hebdomadaire Der Spiegel. Le préjudice financier pour l’économie allemande serait “immense” à chaque nouvelle grève, selon Wolfgang Tiefensee, le ministre des Transports. “Nous pouvons mener une grève plus longtemps que ce que le pays peut supporter”, a d’ailleurs crânement déclaré Manfred Schell dans des propos rapportés mardi par le journal Passauer Neue Presse. Devant la presse mardi, il a clairement menacé d’une intensification du conflit si la direction ne lui soumettait pas une “offre négociable”. “Si la Bahn ne présente pas de nouvelle offre, la direction du syndicat ne sera plus en mesure de résister à la pression de ses syndiqués en faveur d’une grève illimitée”, a-t-il averti. Cette semaine, la compagnie espère faire circuler en moyenne 50% de ses trains régionaux et deux tiers de ses trains grandes lignes pendant la grève. En revanche, elle a décidé de cesser immédiatement de prendre des commandes de fret à partir ou à destination de l’ex-RDA, où le syndicat GDL est plus influent. |
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