[14/11/2007 07:38:00] PARIS (AFP) La croissance française devrait enregistrer un “fort rebond” au troisième trimestre selon la plupart des économistes mais les derniers indicateurs augurent d’un ralentissement sensible à la fin de l’année, un mauvais présage pour les objectifs affichés par le gouvernement. L’Insee, qui doit publier mercredi sa première estimation sur les chiffres de la croissance pour la période de juin à septembre, table sur une progression du PIB de 0,7%, après un deuxième trimestre des plus décevants (0,3%). Pour l’ensemble de l’année 2007, la dernière prévision de croissance de l’Institut national de la statistique est de 1,8%, une estimation en ligne avec celles de la majorité des économistes. Le gouvernement maintient quant à lui son objectif d’une croissance légèrement supérieure à 2%, misant comme la ministre de l’Economie Christine Lagarde sur “un troisième trimestre d’excellente qualité, bien supérieur au deuxième trimestre”. Les derniers chiffres du commerce extérieur, qui s’est encore fortement creusé au mois de septembre (3,083 milliards d’euros, soit environ 400 millions de plus qu’en août), et la baisse de la production industrielle sur la même période (-1,1%, soit la plus importante depuis juillet 2006), ne devraient pas avoir d’impact trop important sur la croissance au troisième trimestre. “Ce que l’on voit dans les enquêtes et l’indice de la production industrielle, c’est un fort rebond au troisième trimestre. Le dernier point de septembre est un peu moins bon mais rien n’indique un retournement”, estime Eric Heyer, conjoncturiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), qui s’attend à une progression du PIB de 0,8% voire 0,9% sur cette période. “L’industrie aura probablement beaucoup contribué à la croissance du PIB au troisième trimestre, que nous attendons à 0,8%”, confirme Mathieu Kaiser, économiste chez BNP-Paribas. “Après un troisième trimestre plutôt ensoleillé, le quatrième sera nuageux, voire orageux. Ce qui est sûr, c’est qu’il sera quasiment impossible d’atteindre les 2% de croissance espérés par le gouvernement cette année”, avertit Alexander Law, chef économiste du cabinet Xerfi. Pour Eric Heyer, une telle performance reste envisageable si l’Insee révise à la hausse les chiffres de la croissance du premier semestre, ce qui lui semble probable. A condition notamment que la consommation des ménages, principal pilier de la croissance, ne soit pas érodée dans les mois qui viennent par un ralentissement du pouvoir d’achat, plombé par les prix du carburant ou un retour de l’inflation, dont les chiffres pour octobre seront publiés mardi. Et si la dégradation de septembre se confirme, cela pourrait amputer la croissance du quatrième trimestre “déterminant pour la croissance de l’année prochaine”, souligne Eric Heyer, qui se veut toutefois confiant. Le Premier ministre, François Fillon, a récemment maintenu un taux de croissance “aux alentours de 2,5%” pour 2008. Un chiffre “improbable” et “chimérique” pour Alexander Law. “Au mieux, la croissance atteindra 1,8% de nouveau, mais on ne peut plus écarter la perspective d’un chiffre nettement inférieur”. A Bercy, on juge toutefois que “la dynamique de la croissance reste élevée” même pour le 4ème trimestre, en se référant notamment au bon niveau du climat des affaires. Au vu d’un déficit commercial croissant, la Commission européenne est moins optimiste et a abaissé sa prévision de croissance 2008 à 2,0% contre 2,3%. Bruxelles pronostique 1,9% pour cette année. |
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