[14/11/2007 11:56:03] NEW YORK (AFP) Les cours du brut étaient en légère hausse mercredi dans les échanges électroniques en Asie après avoir lâché plus de trois dollars mardi à New York, autour de 91 dollars le baril, après que l’Agence internationale de l’Energie (AIE) a réduit ses prévisions de demande mondiale de brut. Le secrétaire général de l’Opep, Abdallah al-Badri, a affirmé mercredi qu’une augmentation de la production du cartel n’était pas nécessaire actuellement parce qu’il y avait suffisamment de pétrole brut sur le marché. M. Badri a toutefois indiqué qu’un décision finale serait prise par les ministres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole lorsqu’ils se réuniront le 5 décembre à Abou Dhabi. “En ce moment, franchement nous (l’Opep) ne voyons pas le besoin de mettre davantage de brut sur le marché”, a déclaré M. Badri dans une conférence de presse à Ryad où doit se tenir, samedi et dimanche, le sommet des chefs d’Etat des pays de l’Opep. “Il y a beaucoup de pétrole sur le marché. Il n’y a pas de pénurie de pétrole”, a répondu M. Badri à une question sur une baisse des stocks aux Etats-Unis et au Japon ces dernières semaines. Il a souligné que les stocks mondiaux actuels de brut étaient à leur niveau des cinq dernières années et suffisants pour tenir 53,5 jours. Dans les échanges matinaux, le baril de “light sweet crude” pour livraison en décembre gagnait 31 cents à 91,48 dollars le baril, après avoir cédé 3,45 dollars mardi soir à New York. Le Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre prenait 16 cents à 88,99 dollars. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en décembre a perdu 3,45 dollars pour clôturer à 91,17 dollars. Il est descendu en séance jusqu’à 90,13 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a fini en baisse de 3,15 dollars à 88,93 dollars, après être passé sous la barre des 88 dollars le baril en séance. Alors qu’ils avaient déjà perdu plus d’un dollar lundi, les cours ont accéléré leur plongeon, redescendant à environ sept dollars de leur record à New York (98,62 dollars le baril) et à Londres (95,19 dollars). “Le catalyseur initial de cette baisse a été le rapport de l’AIE”, a expliqué John Kilduff, analyste de MF Global. Dans son rapport mensuel, l’AIE a revu en baisse de 500.000 barils par jour (b/j) sa prévision de croissance de la demande pour le quatrième trimestre, relevant “des signes forts qui montrent que les prix élevés pèsent sur la demande”. Elle table désormais sur une demande de 85,7 mb/j pour 2007 et 87,7 mb/j pour 2008. “On cherchait à savoir jusqu’à quel point les individus et les pays consommateurs supporteraient ce prix de l’énergie toujours plus élevé. Aujourd’hui, le rapport de l’AIE nous donne des preuves que la demande s’érode en raison de ces prix”, a développé M. Kilduff. “L’AIE considère que c’est le niveau des prix qui pèse sur la demande, mais nous considérons également que cela reflète également la situation économique actuelle des Etats-Unis et des pays de l’OCDE”, a pour sa part estimé Eric Wittenauer, analyste d’AG Edwards. Selon M. Kilduff, des prévisions météorologiques “annonçant des températures au-dessus de la normale pour janvier et février” ont également pesé sur les cours du brut, car ces mois de l’année sont une période de forte consommation de fioul de chauffage dans l’hémisphère nord. Enfin, le mouvement des cours a été accentué par l’expiration d’options sur le Nymex. “Il y avait tellement d’options prises arrivant à expiration qu’une telle volatilité était attendue”, que ce soit dans un sens ou dans l’autre, a noté M. Kilduff. Plusieurs analystes avaient anticipé que cette volatilité technique pourrait donner un nouvel élan au marché du pétrole et le pousser jusqu’au seuil symbolique de 100 dollars le baril. Mais elle a finalement joué en sens inverse. Par ailleurs que les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) vont se réunir ce week-end en Arabie Saoudite, l’AIE, qui dépend de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE), a de nouveau appelé le cartel pétrolier à augmenter sa production pour relâcher la pression sur les prix. Une demande identique a été formulée mardi à Rome par le secrétaire américain à l’Energie, Samuel W. Bodman. Mais faisant écho à des déclarations du ministre saoudien au Financial Times, les ministres qatari et algérien de l’Energie ont indiqué mardi qu’ils ne s’attendaient à aucune décision de l’Opep sur son niveau de production lors de ce sommet. Le cartel doit aussi se réunir le 5 décembre à Abou Dhabi. |
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