Ventes de billets d’avions sur internet : Bruxelles s’attaque aux abus

 
 
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Une internaute à Metz, le 10 janvier 2007 (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[14/11/2007 15:42:31] BRUXELLES (AFP) La moitié des sites internet vendant des billets d’avions en Europe induisent en erreur les consommateurs avec des tarifs affichés hors suppléments ou des offres bradées inaccessibles, a dénoncé mercredi la Commission européenne en menaçant de futures sanctions.

“Les chiffres démontrent qu’il y a un problème majeur dans cette industrie”, a fustigé la commissaire à la Consommation Meglena Kuneva, en notant qu’un billet d’avion apparaissant en première page d’un site à 20 euros pouvait au final atteindre 100 euros.

Elle présentait une enquête réalisée dans 15 pays de l’UE, plus la Norvège. Les autorités nationales ont sélectionné et scruté quelque 447 sites internet pour conclure que 226 avaient des pratiques contraires aux règlements européens de protection des consommateurs.

Bruxelles n’a toutefois pas dévoilé la nature ou l’identité des sites, leur accordant un sursis jusqu’à la fin janvier pour rectifier le tir.

Les enquêteurs ont avant tout regardé si le prix final d’un billet était affiché d’emblée sur le site, avec les coûts supplémentaires comme les taxes d’aéroport, de réservation ou de cartes de crédit.

Force est de constater que ces ajouts n’apparaissent habituellement que dans la dernière ligne droite de la réservation.

Les conditions attachées à des offres spéciales, en particulier leur disponibilité, doivent également être clairement annoncées, souligne Bruxelles. Or les enquêteurs ont constaté que les tarifs imbattables servent surtout d’appâts pour les consommateurs.

Ils ont également regardé si les termes des contrats étaient indiqués clairement, dans la langue du consommateur, et étaient légaux. Une assurance voyage ne doit pas être obligatoire et les consommateurs ne devraient pas avoir à cliquer sur une case pour spécifier qu’ils ne la prennent pas.

La situation est particulièrement critiquable en Belgique: 46 des 48 sites internet décortiqués présentaient des irrégularités.

La France ne fait pas non plus partie des bons élèves, avec 13 sites épinglés sur les 31 examinés.

Neuf sites italiens sur 11 ont été critiqués, 7 sites espagnols sur 11, et 11 sites portugais sur 16.

En revanche l’Autriche, la Grèce ou Chypre ont fait un sans faute, selon les enquêteurs.

“J’envoie un avertissement fort aux entreprises pour qu’elles prennent des actions rapides et mettent de l’ordre”, a prévenu la commissaire européenne.

De telles pratiques entraînent “une distorsion de la concurrence et ralentit la croissance du secteur”, a-t-elle jugé.

Après le sursis accordé jusqu’à fin janvier, elle n’hésitera pas à publier les noms des entreprises fautives et n’exclut pas des sanctions allant jusqu’à la fermeture de certains sites.

La législation européenne sur la publicité mensongère et les clauses contractuelles déloyales, inégalement transposée dans l’UE, l’autorise en principe à prendre de telles mesures.

Une proposition de loi européenne, portant spécifiquement sur le transport aérien, devrait aussi l’an prochain stipuler que des tarifs aériens tout inclus doivent être affichés.

D’ores et déjà, les autorités nationales qui ont participé à l’enquête ont demandé des explications à nombre d’entreprises.

Reste qu’un quart des anomalies concernent des réservations faites dans un autre pays européen, ce qui implique une coopération transfrontalière pour d’éventuelles poursuites. Quant aux contrats souscrits sur internet hors UE, les recours sont plus aléatoires.

L’organisation des consommateurs européens (BEUC) s’est félicitée mercredi de l’initiative de Mme Kuneva, qui se présente comme “la protectrice” des consommateurs européens et promet d’employer la même méthode pour s’attaquer à “trois autres secteurs” dans les prochains mois.

 14/11/2007 15:42:31 – © 2007 AFP