[14/11/2007 16:54:12] BRUXELLES (AFP) La croissance dans la zone euro a rebondi au troisième trimestre, une reprise attendue mais qui ne devrait pas durer car les effets de la crise des marchés, de la flambée des prix du pétrole et de l’euro fort devraient peser sur l’économie européenne en 2008. Le Produit intérieur brut (PIB) de la zone euro a augmenté de 0,7% au troisième trimestre comparé au trimestre précédent, lorsque la croissance avait fortement ralenti à O,3%, selon une première estimation de l’institut statistique européen Eurostat. Ce rebond, enregistré malgré la crise qui a secoué les marchés cet été, est légèrement supérieur à celui attendu par les analystes et par la Commission européenne, qui tablaient sur 0,6%. “La croissance semble avoir été tirée par un renforcement de l’investissement des entreprises, qui avait fléchi au deuxième trimestre, tandis que la consommation des ménages a été probablement solide”, a commenté Howard Archer, économiste à l’institut Global Insight. En Allemagne, première économie de la zone euro, la croissance s’est établie à 0,7%, après 0,3% au deuxième trimestre, essentiellement grâce aux investissements de l’industrie et du bâtiment, selon des chiffres publiés mercredi. En France, le PIB a également augmenté de 0,7%, après 0,3%, grâce surtout aux dépenses de consommation des ménages, tandis que l’investissement total a lui aussi progressé, selon les chiffres de l’Insee. En Italie, la croissance a été de 0,4%, après 0,1% au deuxième trimestre, tandis que les Pays-Bas ont enregistré leur plus forte croissance en dix ans, de 1,8%. En Espagne, en revanche, la croissance, même si elle reste élevée, a ralenti à 0,7% contre 0,9% au deuxième trimestre, en raison principalement d’un ralentissement de la consommation des ménages et du secteur de la construction. Ces chiffres devraient conforter les attentes de la Commission européenne, qui table sur le maintien de la croissance à un bon niveau en 2007. Elle prévoit 2,6% dans ses dernières prévisions publiées vendredi, contre 2,5% avant. Pour le 4e trimestre 2007, elle table sur 0,5%. Cependant, les bonnes nouvelles pour la croissance ne devraient être que temporaires, alors que le ralentissement de la croissance se précise en Europe avec un prix du pétrole à des niveaux vertigineux, l’impact de la crise immobilière aux Etats-Unis et l’euro fort qui pénalise les exportations, soulignent les économistes. “Le troisième trimestre a été bon, maintenant tenez-vous bien pour ce qui arrive”, lance Gilles Moec, de Bank of America, qui estime que la zone euro “va souffrir de plus en plus”. La Commission européenne a prévenu vendredi que l’impact de la crise des marchés financiers, des prix du pétrole et du ralentissement américain pèseront sur la croissance l’année prochaine. Elle a abaissé sa prévision de croissance pour 2008 à 2,2% contre 2,5% auparavant. “Même si les chiffres sont bons, nous devons rester prudents”, soulignent les économistes d’Ixis CIB. “Avant de nous montrer optimistes, nous devons noter que ce chiffre traite d’une période passée”, souligne également Sunil Kapadia, économiste chez UBS. Les perspectives dans la zone euro “ne sont pas si roses” si l’on regarde les récents indicateurs, ajoute-t-il. Cependant, relativise Jonathan Loynes, de Capital Economics, “la croissance robuste au troisième trimestre a cela de rassurant que le probable ralentissement des prochains trimestres partira d’un niveau relativement élevé”. |
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