[14/11/2007 16:37:31] LONDRES (AFP)
L’Eurostar a pris un nouveau départ mercredi à Londres dans sa nouvelle gare futuriste de St-Pancras International, où ont débuté dans la matinée les premières liaisons commerciales entièrement à grande vitesse vers Paris et Bruxelles, raccourcies de 20 minutes. Le premier Eurostar, un train spécial à destination de Paris, a quitté son nouveau terminal londonien à 11H01 GMT, sous les applaudissements de nombreux curieux, tandis qu’une trentaine de musiciens assuraient l’ambiance sonore. L’évènement, dont la date avait été annoncée il y a un an, est tombé en pleine grève des transports en France, sans influence sur le trafic Eurostar. Le président d’Eurostar Guillaume Pepy, directeur général de la SNCF, n’a cependant pu y participer. St Pancras a ouvert ses portes au public à 09H00 GMT. Peu avant l’ouverture, et malgré de nombreuses répétitions ces dernières semaines, les employés attroupés avaient reçu les dernières recommandations, dans une ambiance de rentrée des classes, intimidés et curieux à la fois. “C’est vraiment excitant d’être là”, témoignait Emmanuel, 31 ans, en faisant passer les premiers passagers. Il n’affichait aucun regret d’avoir quitté Waterloo, terminal historique de l’Eurostar depuis ses débuts en 1994, malgré les larmes de ses collègues la veille au départ du dernier train: “C’est comme dans la vie, tout doit changer un jour”, philosophait-il. Passagers et curieux ont découvert la nouvelle gare, un monument historique en briques au charme préservé, surmonté d’une impressionnante verrière de 32 mètres de haut, oeuvre de l’architecte William Barlow entre 1863 et 1868, avec ses magasins plus vastes et plus clairs qu’à Waterloo, son wifi et son “Bar à Champagne” de 97 mètres de long pour boire une coupe avant le voyage, coutume dont les Anglais raffolent: il en va de 7,50 livres (10,60 euros) la coupe la moins chère à 2.700 livres la bouteille la plus chère, une Krug de 1949. Un groupe de six femmes, employées d’un centre social du quartier, dont certaines prenaient l’Eurostar pour la première fois, se faisaient photographier avec excitation. “C’est un très beau bâtiment, et maintenant on peut aller en Europe plus vite qu’à Birmingham”, s’extasiait Slaney Devlin. Elles s’apprêtaient à emprunter à 11H01 GMT le premier convoi à quitter la gare, un “train vert” rempli d’invités et dédié à l’écologie, baptisé par le directeur général d’Eurostar Richard Brown et le directeur général de l’association des Amis de la Terre, Tony Juniper. Eurostar se vante en effet d’émettre dix fois moins de dioxyde de carbone par passager que l’avion, son nouvel argument dans cette concurrence féroce. Il sera désormais “neutre en carbone”, en compensant ses émissions auprès d’organismes agréés, sans frais pour les voyageurs, assure-t-il. L’ouverture de la gare, inaugurée par la reine Elizabeth la semaine dernière, coïncide enfin avec la mise en service de l’ultime tronçon à grande vitesse du parcours, Ebbsfleet-St Pancras. Contrairement à leurs partenaires belges et français, les Britanniques ne se sont mis à la grande vitesse qu’en 2003 sur un premier tronçon Folkestone-Ebbsfleet à la sortie du tunnel sous la Manche. Les temps de parcours seront désormais réduits de 20 minutes, faisant passer le meilleur trajet Paris-Londres à 2 heures 15 et le meilleur Bruxelles-Londres à 1 heures 51. A l’arrivée du Paris-Londres de 11H10, Bernadette Gallois, ancienne comptable de 71 ans anglophile, “dingue de trains” qui a été de toutes les premières de la grande vitesse, assure qu’on “sent la différence”. |
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