Allemagne : début d’une grève historique dans le fret à la Deutsche Bahn

 
 
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Des trains de fret à Mainz, dans l’ouest de l’Allemagne, lors d’une grève le 8 novembre 2007 (Photo : Torsten Silz)

[14/11/2007 16:49:23] BERLIN (AFP) Le syndicat allemand des conducteurs de train GDL a lancé mercredi de nouveaux arrêts de travail que la compagnie de chemins de fer Deutsche Bahn qualifie de “plus grande grève de notre histoire”.

GDL vise à paralyser à partir de mercredi le fret puis, à partir de jeudi l’ensemble du réseau, dans le cadre d’une grève qui va en se durcissant depuis septembre.

Depuis 11H00 GMT, le transport de marchandises est bloqué, et à partir de jeudi 01H00 GMT, ce sera aussi le tour du trafic passagers, aussi bien régional que sur les grandes lignes. Les grèves dans les deux secteurs s’achèveront samedi à 01H00 GMT, selon Manfred Schell, le président de GDL.

Si la Deutsche Bahn, que le petit syndicat défie depuis des mois, ne bouge pas, Schell a menacé d’appeler par la suite à une grève illimitée.

Pour jeudi, la Bahn “s’est préparée autant que possible” et prévoit d’assurer deux tiers du trafic sur les grandes lignes, et 50% sur le réseau régional, a assuré un haut responsable de la Bahn, Norbert Bensel, relevant que la circulation serait “très très perturbée” dans l’est du pays où le syndicat est particulièrement bien implanté. Il a estimé le coût du préjudice pour l’entreprise à 50 millions d’euros par jour.

“Nous allons tellement augmenter la pression en peu de temps que nous partons du principe que nous allons recevoir une offre,” a affirmé le vice-président de GDL Claus Weselsky à la radio Südwestrundfunk.

Le syndicat minoritaire, qui compte 30.000 adhérents, réclame une convention collective séparée de celle des autres corps de métier de la Bahn, ainsi que des hausses de salaires substantielles.

Deutsche Bahn refuse catégoriquement de céder sur le premier point, au nom de l’unité tarifaire au sein du groupe.

“Une division au sein d’un même secteur professionnel n’est pas la bonne voie, ça va détruire la solidarité de l’entreprise, et cela, la direction de la Bahn ne peut l’accepter,” selon M. Bensel.

Cette deuxième grève dans le fret en une semaine inquiète l’industrie allemande qui craint des répercussions sur l’ensemble du secteur de transport de marchandises.

Les autorités du port de Hambourg, deuxième d’Europe, ont déclaré s’attendre à des perturbations, les livraisons vers et en provenance du port ayant déjà pris du retard avec la grève dans le fret la semaine passée. “C’est un problème pour l’export”, a dit une porte-parole.

“J’appelle le syndicat des conducteurs à cesser la grève et à plutôt se rasseoir à la table des négociations,” a lancé le président de la Fédération de l’industrie allemande Jürgen Thumann, déplorant les “gros dommages économiques” provoqués par le mouvement.

“Il n’est pas possible qu’un petit groupe paralyse une entreprise aussi importante et porte préjudice à une partie de l’économie”, a-t-il dénoncé.

Le gouvernement allemand, qui s’est longtemps tenu à l’écart du conflit, a récemment multiplié les appels du pied. “Nous lançons un appel urgent aux parties concernées” à “revenir à la table des négociations” pour “éviter l’escalade”, a dit mercredi son porte-parole adjoint Thomas Steg.

Il s’agit du sixième mouvement de grève initié par GDL depuis le début du conflit.

Le syndicat, qui représente environ 80% des agents de conduite, a commencé par des débrayages de quelques heures sur les lignes locales.

Puis il s’est attaqué la semaine dernière au fret, après une décision de justice lui permettant d’étendre le mouvement.

 14/11/2007 16:49:23 – © 2007 AFP