Barclays se décide à apaiser les rumeurs sur son exposition au “subprime”

 
 
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Une agence Barclays à Londres (Photo : Leon Neal)

[15/11/2007 17:57:33] LONDRES (AFP) La banque britannique Barclays s’est décidée jeudi à devancer la date prévue pour publier des résultats de sa filiale d’investissement, révélant une exposition finalement modérée à la crise du crédit hypothécaire américain “subprime” depuis l’été, alors que des rumeurs avaient prétendu le contraire la semaine dernière.

Barclays avait assuré la semaine dernière qu’elle ne publierait aucune évaluation de ses résultats avant le 27 novembre.

Sous la pression des investisseurs, elle a finalement présenté jeudi un rapport exhaustif sur Barclays Capital, indiquant que les dépréciations d’actifs liées à la crise financière récente s’étaient établies dans la filiale à 1,3 milliard de livres (1,85 milliard d’euros) depuis l’été, à raison de 500 millions en juillet-août-septembre et 800 millions en octobre seul.

C’est bien moins que les cinq milliards cités vendredi par les rumeurs de marché, qui avaient fait dévisser le titre de 9% d’un coup, obligeant la Bourse de Londres à suspendre temporairement sa cotation.

Les démentis catégoriques de Barclays n’avaient pas suffi à relancer le cours, d’autant que les rumeurs faisaient aussi état d’une possible démission du directeur général de Barclays John Varley ou de celui de Barclays Capital Bob Diamond.

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Le directeur général de Barclays John Varley, le 23 avril 2007 à Londres (Photo : Marcel Antonisse)

Par ailleurs, Barclays Capital a annoncé avoir réalisé sur les dix premiers mois de l’année une performance “meilleure que pendant l’année record” de 2006, avec un bénéfice avant impôt de 1,9 milliard de livres.

“Le communiqué publié aujourd’hui démontre la robustesse et la résistance de notre performance au cours de l’année et particulièrement au cours du turbulent mois d’octobre”, a indiqué Barclays.

Lors d’une conférence de presse téléphonique, Bob Diamond s’est félicité que des performances “record” sur les opérations de changes, d’obligations d’Etat et de swaps de taux d’intérêt, aient aidé à plus que compenser ces dépréciations.

Le dirigeant a cependant convenu que la dépréciation d’octobre était “assez sérieuse” et il a indiqué qu’il faudrait bien un an ou deux pour effacer la crise du “subprime” en “transférant le risque de ceux qui ne devraient pas le supporter vers ceux qui devraient”.

Même si Panmure Gordon a renouvelé sa recommandation sur Barclays à “vendre”, jugeant encore peu claires les dépréciations qu’annoncera la banque en 2008, Martin Slaney de GFT Global Markets a noté que “le chiffre de dépréciation de 1,3 milliard de livres est quand même moins grave que les rumeurs de fin du monde entendues la semaine dernière”.

La confiance en une bonne résistance des banques européennes à la crise financière de l’été ne semblait pas pour autant revenue.

Les concurrentes de Barclays ne se portaient pas particulièrement bien jeudi en Bourse après ce communiqué au ton rassurant, alors que la semaine dernière au contraire, le marché avaient immédiatement écouté les rumeurs alarmistes sur Barclays.

Les cours des autres banques avaient baissé, avec des répercussions visibles sur le marché des changes et sur celui du pétrole.

L’action Barclays a fini la séance en baisse de 0,47% à 530,50 pence.

 15/11/2007 17:57:33 – © 2007 AFP