Libye : Areva “pas du tout associé” à la libération des soignants bulgares

 
 
[15/11/2007 13:14:28] PARIS (AFP)

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Cécilia Sarkozy et Claude Guéant le 24 juillet 2007 à l’aéroport de Sofia lors de l’arrivée de infirmières bulgares (Photo : Dimitar Dilkoff)

Le groupe nucléaire français Areva n’a “pas du tout été associé” au processus qui a mené à la libération des infirmières bulgares en Libye, a assuré jeudi la présidente du directoire du groupe Anne Lauvergeon devant la commission parlementaire française sur la Libye.

“Nous n’avons pas été associés à la conclusion du mémorandum” signé lors de la visite du président Nicolas Sarkozy à Tripoli, au lendemain de la libération en juillet des infirmières bulgares, a-t-elle ajouté.

“Le CEA (Commissariat à l’énergie atomique) a dû y être associé”, a-t-elle précisé.

Ce mémorandum d’intention visait notamment à fournir à la Libye un réacteur nucléaire, afin selon l’accord de permettre la fourniture d’eau potable en désalinisant l’eau de mer.

Sa signature, ainsi que celle d’un accord dans le domaine militaire prévoyant notamment des ventes d’armement, avait déclenché une polémique sur d’éventuelles contreparties à la libération des personnels médicaux bulgares, ce qui a notamment conduit à la création de la commission d’enquête parlementaire.

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Anne Lauvergeon à Rome le 12 novembre 2007 (Photo : Andreas Solaro)

Mme Lauvergeon a cependant reconnu que ce mémorandum “ouvre une porte” pour un éventuel accord. “On est dans l’antichambre”, a-t-elle souligné.

Evoquant l’état des relations d’Areva avec la Libye, elle assuré qu’il n’y avait “aucune négociation commerciale de quelque nature que ce soit avant ou après juillet”.

Elle a cependant indiqué que la Libye avait manifesté, après la levée des sanctions européennes en 2004 sa volonté de vendre “un stock d’uranimum constitué à la fin des années 70”. Areva s’est “porté acquéreur et son offre autour de 2005-2006” a été sélectionnée, mais il “n’y a toujours pas d’issue à cette question” et ce stock “n’est pas commercialisé”, a-t-elle affirmé.

Mme Lauvergeon a également indiqué qu’un “pré-accord” avait été conclu avec Tripoli sur l’identification d’éventuels gisements d’uranium en Libye, évoquant “la continuité géologique entre le nord du Niger et le sud de la Libye”. Areva exploite des gisements au Niger, premier producteur mondial d’uranium, mais des tensions sont récemment apparues entre le groupe et les autorités nigériennes.

Anne Lauvergeon a révélé qu'”au début de cette année”, “le 24 janvier” une délégation libyenne avait visité Areva “pour savoir comment développer un usage civil de l’énergie nucléaire”.

Mme Lauvergeon a été auditionnée pendant près d’une heure, après avoir prêté serment, par la commission d’enquête destinée à faire la lumière sur les conditions de la libération le 24 juillet des soignants bulgares de Libye et d’éventuelles contreparties consenties par la France.

Les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien naturalisé bulgare, incarcérés depuis 1999 en Libye et condamnés à mort sous l’accusation d’avoir inoculé le virus du sida à des enfants libyens, ont été libérés le 24 juillet.

Le président français Nicolas Sarkozy s’est personnellement investi dans ce dossier et les soignants avaient regagné Sofia à bord de son avion présidentiel, accompagnés de son épouse Cécilia Sarkozy et de la commissaire européenne aux Relations extérieures Benita Ferrero-Waldner.

La commission parlementaire de 30 membres, réclamée par l’opposition de gauche, doit mener des auditions jusqu’à la mi-décembre.

 15/11/2007 13:14:28 – © 2007 AFP