[15/11/2007 18:01:48] MADRID (AFP) Après des mois de “drôle de guerre”, la bataille pour le contrôle de la compagnie aérienne espagnole Iberia va peut-être enfin s’engager, après l’annonce jeudi d’une offre espagnole venant concurrencer l’alliance de British Airways et du fonds TPG. Le fonds espagnol d’investissements Gala capital et ses alliés ont annoncé avoir déposé un projet d’offre, avec un prix indicatif par action de 3,6 à 3,9 euros, valorisant la compagnie sang et or de 3,43 à 3,71 milliards d’euros. Le consortium compte dans ses rangs des grands noms du capitalisme espagnol, comme Alicia Koplowtiz et son fonds Omega Capital, ou Manuel Jove, ancien président de l’immobilière Fadesa, avec son fonds Inveravante. Différentes caisses d’épargne sont aussi de la partie, dont les basques BBK. Juan José Hidalgo, le président de la compagnie espagnole Air Europa, associée d’Air France, est également présent dans le consortium et voudrait 5% d’Iberia à titre personnel. Cette offre, qui couvait depuis plusieurs semaines, concurrence directement le projet antérieurement présenté par le fonds américain Texas Pacific Group (TPG) allié à la compagnie britannique British Airways (BA), premier actionnaire d’Iberia avec 10%. La presse avait anticipé une offre espagnole visant à maintenir Iberia sous bannière nationale. Le ministre espagnol de l’Industrie Joan Clos a déclaré jeudi que “rien ne lui ferait plus plaisir” qu’Iberia reste espagnole. Ni BA ni TPG ne faisaient de commentaire sur la nouvelle offre. Iberia cherche depuis mars un partenaire, sans susciter énormement de convoitises jusqu’ici, dans un ciel européen en consolidation, qui a vu ces dernières années les mariages de Air France-KLM, Lufthansa-Swiss, et alors qu’Alitalia cherche un sauveur. Le fonds TPG, qui a déjà tenté sans succès en 2007 de s’implanter dans le transport aérien en essayant d’acheter en consortium Qantas, a été le premier à présenter fin mars un projet à 3,6 euros par action d’Iberia, sur lequel s’est ensuite greffé British Airways. Iberia n’a pas semblé emballée et a traîné des pieds, notamment lors de la période d’examen de ses comptes par TPG/BA. Dans le même temps, le groupe Air France-KLM reconnaissait étudier le dossier, tandis que Lufthansa, qui a refusé jeudi de commenter l’offre de Gala, jugeait Iberia attractive mais trop chère. British Airways a récemment déclaré que son consortium espérait faire une offre ferme d’ici la mi-décembre. Dans cette ambiance languide, Gala Capital tente de jouer la carte de la rapidité et de la clarté. Le fonds espagnol a indiqué jeudi que la période d’examen des comptes durerait quatre semaines, une fois l’ouverture des livres décidée par le conseil d’administration d’Iberia. “Gala Capital estime qu’une fois achevée la +due diligence+, il serait en mesure de présenter une offre dans des délais très brefs”, selon le communiqué. “Le consortium annonce son intention de poursuivre la stratégie édictée par l’actuel plan directeur d’Iberia (2006-2008), qui prévoit le renforcement des activités long-courrier, la réorganisation de l’exposition sur le marché intérieur”, poursuit Gala. Interrogée par l’AFP, Iberia a déclaré qu’elle n’avait pas pour l’instant prévu d’anticiper la tenue de son conseil d’administration du 22 novembre. Après des années difficiles, Iberia est en train d’appliquer avec succès un plan de redressement qui prévoit de diminuer la masse salariale, de réduire la voilure sur le marché intérieur et européen où elle se fait tailler des croupières par les compagnies à bas-coûts, et de se concentrer sur le long-courrier, notamment vers l’Amérique latine où elle est leader en Europe, devant Air France-KLM. A la Bourse de Madrid, l’action Iberia a terminé en hausse de 4,58% à 3,65 euros dans un marché en repli de 0,53%. |
||
|