Les prix du pétrole piquent du nez après les stocks américains

 
 
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Une pompe à essence (Photo : Behrouz Mehri)

[15/11/2007 17:46:46] LONDRES (AFP) Les prix du pétrole ont baissé jeudi après une révision à la baisse de la croissance de la demande mondiale pour 2007 par l’Opep et une hausse des réserves de brut américaines.

Vers 17H00 GMT (18H00 à Paris) sur l’Intercontinental Exchange de Londres, un baril de Brent de la Mer du Nord pour livraison en décembre (dernier jour de cotation de ce contrat) coûtait 92,82 dollars, en baisse de 1,27 dollar.

A la même heure sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de “light sweet crude” pour livraison en décembre s’échangeait à 92,84 dollars, en baisse de 1,25 dollar.

Les prix, légèrement orientés à la baisse dans la matinée, ont franchement piqué du nez après la publication du rapport hebdomadaire du département américain de l’Energie (DoE).

Alors que le marché s’attendait à une baisse des stocks de brut, ceux-ci ont progressé de 2,8 millions de barils la semaine achevée le 9 novembre. Bien qu’ils soient inférieurs de 6,9% à leur niveau de l’an dernier, ils sont “dans la moitié supérieure de la fourchette” pour la saison, selon le DoE.

Particulièrement observés avec l’arrivée de l’hiver, les stocks de produits distillés (gazole et fioul de chauffage) ont cependant reculé de 2 millions de barils, une baisse plus marquée que les attentes des analystes, mais leur niveau se situe “à la limite supérieure de la fourchette” pour cette époque de l’année, selon le DoE.

Dans la matinée, les prix avaient déjà été influencés par le rapport mensuel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui s’attend ce que la demande augmente à un rythme moins soutenu que son rapport d’octobre ne le prévoyait. “La croissance de la demande mondiale de brut pour 2007 devrait atteindre 1,2 million de barils par jour (…) ce qui représente une révision à la baisse de 100.000 barils par jours” comparé à la prévision d’octobre, indique l’Opep.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) avait elle aussi réduit sa prévision de croissance de la demande, dans son rapport mensuel paru mardi. Elle table désormais sur une demande mondiale de 85,7 mbj pour 2007 contre 85,9 mbj lors du précédent rapport.

En dépit de ces éléments susceptibles de faire baisser les prix, certains analystes jugent l’état des approvisionnements cet hiver toujours préoccupant.

“Nous sommes dans une situation de demande robuste et d’offre restreinte”, estime ainsi Harry Tchilinguirian, analyste à la banque BNP Paribas. “L’Opep a retardé toute décision d’augmenter sa production et nous sommes arrivés à une situation où même si elle décidait d’intervenir, les barils supplémentaires n’arriveraient pas aux consommateurs avant la fin de l’hiver ou même le printemps”, estime-t-il.

Pour l’heure, le cartel semble quoi qu’il en soit réticent à ouvrir plus grand ses robinets. Plusieurs pays de l’Opep ont réaffirmé ces derniers jours qu’il ne fallait pas attendre du sommet de Ryad -qui réunira les chefs de gouvernement les 17 et 18 novembre- une décision sur une éventuelle augmentation de la production et que ce sujet serait discuté à Abou Dhabi, lors de la réunion ministérielle du 5 décembre.

Les tensions politiques restent par ailleurs un important facteur de soutien des cours.

Des inconnus ont attaqué jeudi matin un oléoduc de la compagnie Shell qui alimente son terminal de chargement de Forcados dans le sud pétrolier du Nigeria, ont indiqué à l’AFP des responsables de la multinationale.

Début octobre, Shell, premier opérateur pétrolier au Nigeria, avait repris le chargement au terminal de Forcados d’où 380.000 barils sont exportés en moyenne par jour et qui était fermé depuis 18 mois.

 15/11/2007 17:46:46 – © 2007 AFP