L’envolée du pétrole pèse sur l’activité des agences de voyages

 
 
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Des aviosn sur le tarmac de l’aéroport Shiphol d’Amsterdam, le 1er janvier 2003

[15/11/2007 17:41:31] HOLGUIN (AFP) La flambée du prix du pétrole, qui s’accompagne d’une avalanche de hausses des surcharges carburant des compagnies aériennes, inquiète les agences de voyages, chargées d’annoncer la mauvaise nouvelle à leurs clients.

“C’est un sujet qui fâche”, témoigne Lucrezia Bourdelaud, représentante de l’agence Cognac Voyages à la 18e Convention du réseau Afat Voyages, à Holguin (Cuba).

“Les clients ne comprennent pas pourquoi nous demandons une rallonge alors qu’ils ont déjà réglé le voyage. Souvent, pour éviter des ennuis, je prends sur moi et ne répercute pas la surcharge”, dit-elle.

“Jusqu’à quand les clients vont-ils accepter de mettre la main à la poche comme ils le font déjà avec l’essence à la pompe? Il y a certainement des limites”, estime Georges Colson, président du Syndicat national des agences de voyages (Snav). “Il y a des hausses presque tous les mois et l’envolée du pétrole ne semble pas près de s’arrêter. L’euro fort ne limite que partiellement la casse”, relève-t-il.

Air France a annoncé mardi la 14e hausse de sa surcharge carburant depuis mai 2004. Le supplément, dont l’annonce a fait décoller le titre en Bourse, est désormais de 146 euros pour un vol long-courrier aller-retour.

Le cours du baril de pétrole avait battu la semaine dernière des records historiques, s’approchant des 100 dollars, avant de se replier légèrement.

Jean-Pierre Mas, président d’Afat Voyages, se dit “atterré de voir que les surcharges carburant sont répertoriées à part, sans être intégrées au tarif de base. Cela n’existe dans aucun autre métier”.

Air France, British Airways ou encore Lufthansa affichent en effet à part ces surcharges qui s’ajoutent aux diverses taxes (aéroport, sûreté). Si les compagnies à bas coûts (Easyjet, Ryanair) n’appliquent pas de surcharges, elles jouent, plus discrètement, sur la proportion de sièges bon marché par avion.

Les voyagistes, comme récemment Fram, Jet Tours et Look Voyages, répercutent à leur tour ces surcharges sur leur tarifs, que les agences facturent ensuite à leurs clients.

Ces surcharges doivent être communiquées au consommateur par lettre recommandée. “C’est coûteux, et face à des hausses limitées à 5 ou 6 euros, les agences baissent parfois les bras et absorbent l’augmentation”, explique Emmanuelle Llop, avocate du cabinet Clyde & Co.

Un surcoût que de nombreuses agences évitent en se contentant d’un simple mail. La clause de révision des prix des brochures autorise les surcharges, à condition de ne pas les appliquer moins de 30 jours avant le départ.

“L’impact sur les clients aurait été terrible s’il n’y avait pas eu la hausse de l’euro”, estime Laurent Magnin, PDG de XL Airways qui scrute régulièrement les cours du kérosène, coté à Rotterdam. Selon ses calculs, l’euro fort contribue à diminuer d’un tiers les surcharges carburant.

Les croisières aussi pâtissent de l’envolée du brut, même si le carburant ne représente qu’environ 15% du prix du billet. “Les marchés du brut sont nerveux, nous n’avons pas beaucoup de visibilité”, déplore Georges Azouze, président de Costa Croisières France.

Le croisiériste applique des surcharges allant de 15 à 30 euros pour les départs depuis le 2 novembre. Et pour économiser du carburant et limiter les émissions de CO2, les paquebots adoptent un rythme de croisière plus tranquille.

 15/11/2007 17:41:31 – © 2007 AFP