[15/11/2007 22:38:45] PARIS (AFP)
La grève dans les transports, qui a entraîné de fortes perturbations jeudi, malgré une baisse du taux de grévistes, va se poursuivre vendredi, et jusqu’à samedi à la SNCF, la base rechignant à se contenter d’annonces de négociations tripartites (Etat, syndicats, directions). Le mouvement contre la réforme des régimes spéciaux de retraite a été suivi par 42,8% des salariés de la SNCF jeudi, contre 61,5% mercredi, selon la direction, qui a été devancée par l’Elysée dans son annonce du taux de grévistes. Si la participation semblait refluer, la plupart des assemblées générales (AG) à la SNCF et RATP ont reconduit la grève jusqu’à vendredi, Sud-Rail notant une “très forte implication des cheminots dans le mouvement”. Sept fédérations syndicales de cheminots ont demandé aux AG de reconduire vendredi le mouvement de grève “pour 24 heures”, soit jusqu’à samedi. Plus tôt dans la journée, Didier Le Reste (CGT-cheminots) avait pourtant laissé entrevoir un possible apaisement, expliquant que le gouvernement avait proposé “des éléments nouveaux”, et que les salariés devaient “en débattre et décider” de poursuivre ou suspendre la grève.
Mais la lettre du ministre du Travail Xavier Bertrand, envoyée mercredi soir aux syndicats, “a été analysée par les AG, qui ont conclu que les cheminots ne pouvaient s’en contenter”, voulant savoir ce qu’il y aura “dans le panier des négociations”, selon FO. Dans sa missive, M. Bertrand a accordé “un mois” aux syndicats pour trouver une issue avec les entreprises, et accepté la participation de l’Etat aux négociations, réclamée par la CGT, tout en exigeant “le respect des principes d’harmonisation”. Six syndicats de cheminots, mais pas Sud-Rail, ont demandé à M. Bertrand d’organiser vendredi une réunion tripartite “pour fixer le cadre” des négociations à la SNCF. Mais le ministre a redit jeudi soir que les discussions ne pourraient commencer qu’après la fin de la grève. “Je demande aux organisations syndicales dans les entreprises d’appeler à la reprise du travail”, a-t-il déclaré sur France 3, ajoutant: “on ne peut pas avoir et la grève et les négociations d’entreprise en même temps”. Peu avant l’intervention de M. Bertrand, la CFTC-cheminots avait rappelé que “ce sont les cheminots qui font la loi sur le terrain” et Sud-Rail appelé à rejeter le “cinéma” du ministre. Plusieurs confédérations syndicales penchaient pourtant pour la reprise du travail, comme la CFDT de François Chérèque. Côté trafic, M. Bertrand a dénombré jeudi “deux fois plus” de bus, de trains et plus de rames de métro que la veille, mais a souligné que la “galère” continuait pour les usagers. Le trafic SNCF est resté perturbé, malgré des améliorations, notamment sur les TGV et les Corail. A la RATP, où quatre syndicats sur huit poursuivent le mouvement, la direction comptait jeudi 27,2% de grévistes, contre 44% mercredi. Vers 18H00, huit lignes de métro et les RER A et B ne fonctionnaient pas ou quasiment pas. A EDF et GDF, où FO et CGT disaient poursuivre le mouvement, le taux de grévistes a chuté à 2,1% et 3,6%). Vendredi, la RATP prévoit un trafic encore “perturbé” avec un métro sur cinq en moyenne, des RER A et B “très perturbés” et 40% des bus et tramways. La SNCF a annoncé une “nouvelle amélioration”, mais le trafic restera perturbé vendredi (avec 250 TGV sur 700 en circulation, 60 trains Corail et entre un et quatre Transiliens par heure) et “pas normal” durant le week-end. |
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