[16/11/2007 10:19:48] CARACAS (AFP) Le président vénézuélien, Hugo Chavez, plaide en faveur d’une influence géopolitique plus importante de l’Organisation des pays producteurs de pétrole (Opep), avant le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement les 17 et 18 novembre à Ryad, en Arabie Saoudite. L’Opep doit aller “au-delà du purement énergétique” pour permettre “des visées politiques et géopolitiques (…) Nous devons revenir à l’Opep d’origine, dotée d’une forte charge géopolitique”, a insisté M. Chavez à quelques jours du sommet de Ryad qu’il rejoindra vendredi, avant une visite en Iran et en France. Les prix du pétrole sont actuellement très volatils. Après avoir approché la semaine dernière les 100 dollars, ils ont perdu plus de sept dollars avant de remonter mercredi. Ils oscillaient jeudi à New York un peu en dessous de 94 dollars. M. Chavez, lui, estime que les prix devraient se stabiliser dans une fourchette comprise “entre 80 et 100 dollars le baril”. En outre, le président vénézuélien entend proposer, dit-il, “quelque formule de protection pour les pays les plus pauvres du monde pour éviter qu’un baril à 100 dollars ne se transforme en bombe de destruction des économies du Tiers-Monde”. Hugo Chavez prône en effet le “socialisme pétrolier” dans son pays considérant qu’une partie des revenus des pays producteurs doit être injecté dans des programmes sociaux mais il plaide aussi en ce sens quand il appelle à la création d’une “Petro Amérique” du sud et l’Opep à former une alliance. “Imaginons une alliance de l’Opep qui affecterait une partie de ses revenus pétroliers à des programmes intensifs d’alphabétisation, de santé, de logements, de lutte contre la misère”, a suggéré mardi M. Chavez. Quoi qu’il en soit, “les pays pétroliers ne souhaitent pas voir les prix monter aussi haut au risque d’une récession mondiale”, a déclaré à l’AFP Carlos Rossi, conseiller économique de l’Association vénézuélienne des hydrocarbures, ex-attaché commercial du Venezuela à Washington, dans le cadre de la présentation de son livre intitulé “L’Epilogue du pétrole”. Et l’analyste rejoint l’avis des experts du marché pétrolier international quand ils s’alarment d'”une ligne rouge” située aux environs de 100 dollars et au-delà de laquelle l’économie mondiale sera “perturbée par les prix du brut”. Selon Pietro Pitts, de la revue Latin Petroleum, le dilemme des pays en voie de développement dotés de ressources énergétiques est de trouver un équilibre entre les dépenses sociales et les énormes exigences, notamment en investissements, de cette industrie. “Le paradoxe du Venezuela est qu’en dépit des prix les plus élevés de l’histoire de l’industrie du pétrole, les bénéfices nets du groupe public Petroleos de Venezuela (PDVSA) sont tombés de 7,8 milliards de dollars en 2005 à 5,5 milliards en 2006”, a déclaré à l’AFP M. Pitts. En 2006, le gouvernement vénézuélien, relève-t-il, a reçu de PDVSA 18,4 milliards de dollars dont 13,4 milliards ont reportés sur “des dépenses de responsabilité sociale”, sans compter l’équivalent à 32 milliards de dollars de remises qui lui ont été consenties, selon l’expert. Le Venezuela affirme que sa production de brut s’élève à quelque 3,2 millions de barils par jour. L’Agence internationale de l’Energie et l’Opep la dise comprise entre 2,4 et 2,6 millions. |
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