[16/11/2007 13:54:48] BRUXELLES (AFP) Les résultats de la banque franco-belge Dexia ont été plombés au troisième trimestre par les turbulences des marchés financiers mondiaux, ce qui a fait plonger le cours de l’action vendredi malgré des propos rassurants sur l’exposition du groupe aux risques de crédit. Concernant son exposition aux “subprimes” (les prêts hypothécaires à risque à l’origine de la crise aux Etats-Unis), Dexia “est et reste bien protégée et aucune perte économique significative n’est attendue à ce titre”, a assuré le patron du groupe, Axel Miller, lors d’une conférence téléphonique. Entre juillet et fin septembre, le bénéfice net a plongé de 28,3% à 439 millions d’euros, dépassant les attentes des analystes interrogés par l’agence d’informations financières Thomson Financial. Le recul du bénéfice était anticipé après l’annonce début novembre d’une lourde perte trimestrielle par la filiale américaine FSA, active dans le rehaussement de crédits (garantie en cas de défaut de l’emprunteur) et considérée comme le facteur d’exposition majeur de Dexia à la crise du subprime. “La crise financière a profondément affecté la liquidité du marché. Ceci conduit à des corrections de valeur au prix du marché de certains portefeuilles d’actifs”, a reconnu M. Miller. Mais il a insisté sur le caractère purement comptable de ces corrections, évaluées à 138 millions d’euros pour FSA et à 74 millions d’euros pour les activités de Trésorerie et Marchés financiers. Les titres de crédit ayant vocation à être conservés jusqu’à leur échéance, toutes les corrections comptables devraient finalement s’annuler et Dexia n’accuser aucune perte économique réelle. Néanmoins, “la crise est grave, elle est profonde, elle va encore durer”, a prévenu M. Miller. Elle “a depuis un certain temps largement dépassé le cadre très étroit des subprimes pour avoir un effet un peu systémique”, avec “un grippage sérieux du système financier mondial”. Dexia reste vigilante sur l’évolution d’autres catégories d’emprunteurs, en particulier “les personnes physiques aux Etats-Unis”, selon M. Miller, qui a évoqué “une première petite détérioration” de certains “crédits revolving garantis par des hypothèques sur des emprunteurs de première qualité aux Etats-Unis” (dits “prime”, par opposition au “subprime”, les crédits à risque). Il a néanmoins écarté des effets négatifs significatifs pour FSA. Ces propos rassurants n’ont pas convaincu les boursiers: l’action Dexia, cotée à Paris et Bruxelles, abandonnait 6,74% à 18 euros à 11H45 GMT. Le bénéfice net sous-jacent (excluant les éléments non opérationnels et notamment les pertes de FSA) a baissé plus que prévu par les analystes, de 1,3% à 481 millions d’euros. Les revenus sont aussi jugés décevants malgré une hausse de 1,1% à 1,622 milliard. Dexia a confirmé ses objectifs de croissance à moyen terme, que certains analystes auraient aimé voir relever. Elle prévoit d’ici 2009 une croissance du bénéfice net d’au moins 10% par an (à périmètre constant) et une expansion géographique en banque de détail. M. Miller a répété qu’il n’excluait pas des acquisitions petites et moyennes “si des opportunités se présentent”, mais n’avait “rien de significatif pour l’instant dans le pipeline”. La crise financière actuelle du subprime pourrait aussi permettre à Dexia “d’augmenter sa taille critique ici et là” en rachetant des portefeuilles à d’autres acteurs. “Nous sommes en train de travailler sur un certain nombre de dossiers. Certains d’entre eux pourraient être annoncés assez rapidement”, a dit M. Miller. |
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