Comme nous l’avons écrit ce
matin, une délégation du comité Mezzogiorno (Sud) relevant de la
CONFINDUSTRIA (patronat italien), a tenu les 15 et 16 novembre à Tunis une
réunion conjointe avec l’Union méditerranéenne des confédérations
d’entreprises (UMCE, qui est l’organisation patronale du Sud de la
Méditerranée). A noter également que BusinessMed, dont le secrétariat est
assuré par Mme Monia Skhiri, était associé à cette manifestation.
Le président de l’UMCE étant absent, c’est son vice-président, en la
personne de M. Hédi Djilani, président de l’Union tunisienne de l’industrie,
du commerce et de l’artisanat, qui a pris la parole en son nom. Détenant la magie du verbe qu’on lui
connaît, M. Djilani n’a pas manqué de dire aux hommes d’affaires et industriels
italiens –mais également à tous les autres du Nord de la Méditerranée-
qu’aujourd’hui il y a une nouvelle réalité dans le Sud de la Méditerranée,
alors ‘’si vous voulez qu’on vive et qu’on se développe ensemble, il faut
commencer à travailler stratégiquement ensemble…’’. Cette stratégie passe
nécessairement par un comportement gagnant-gagnant pour tout le monde,
a-t-il expliqué.
En clair, il a souligné que les pays du Nord ne doivent plus regarder les
pays du Sud de la Méditerranée comme uniquement des marchés ou des
fournisseurs de main-d’œuvre, ‘’car le Sud de la
Méditerranée est une zone où il est possible d’investir et de gagner de
l’argent, puisqu’il y a une masse d’ouvriers et cadre hautement qualifiés’’.
Mais il va plus loin dans son analyse en disant que, si l’Union européenne
veut être compétitive face aux blocs de l’Amérique du Nord et du Sud, et
autres asiatiques, dans ce cas, elle se doit d’associer sa force financière
et technologique avec le potentiel humain des pays du Sud de la
Méditerranée.
Il a ensuite fait allusion aux 230 millions de consommateurs que
représente cette zone qui s’étend de la Mauritanie à la Turquie. Cette
population, à partir du moment où elle est associée à une œuvre euroméditerranéenne de co-développement, constituera un potentiel de
consommateurs, contribuera au développement dans leurs pays, et renforceront
l’Euromed par rapport à l’équation internationale, a également souligné M.
Djilani.
Parlant des investissements européens dans le monde, le vice-président de l’UMCE
note que les Européens n’ont investi dans le Sud de la Méditerranée que 5%
de leurs investissements à l’étranger ; ‘’et ils ont tort, car avant d’aller
investir loin, ils auraient dû le faire ici dans la région du Sud de la
Méditerranée, les investissements faits ici renforcent leur existence et
leur positionnement international’’.
Il considère enfin que, par rapport aux autres pays, la Tunisie a le plus profité
de ces investissements à cause de son ouverture, des réformes mises en
place…. et Il rappelle que la Tunisie a été le premier pays à avoir signé un
accord de libre-échange avec l’UE en 1995.
|