[17/11/2007 13:40:12] BERLIN, 17 nov 2007 (AFP) Le trafic a repris normalement samedi dans les chemins de fer allemands après la plus dure grève de l’histoire allemande dans ce secteur, mais la menace d’une nouvelle grève plane déjà et le vice-président de la Commission européenne a mis en garde contre les conséquences. La grève du syndicat de conducteurs de trains GDL, qui a affecté pendant deux jours les voyageurs et trois jours le transport de marchandises, a pris fin à 01h00 GMT. GDL, qui réclame une convention collective séparée des autres salariés du groupe, a posé un nouvel ultimatum à la direction de la Deutsche Bahn (DB): elle a jusqu’à lundi pour faire une nouvelle offre, sans quoi le petit syndicat menace d’une nouvelle grève, qui pourrait débuter lundi ou mardi et être illimitée. Selon l’hebdomadaire Der Spiegel à paraître lundi, la DB est prête à faire une nouvelle offre. La compagnie publique serait d’accord pour discuter avec GDL en renonçant à l’exigence préalable d’un accord de coopération entre cette organisation et deux autres syndicats, Transnet et GDBA, d’après le Spiegel. Un porte-parole de GDL, Maik Brandenburger, a déclaré à l’AFP qu’une telle offre serait “un pas dans la bonne direction”, tout en soulignant qu’aucune offre n’était encore parvenue à GDL. Un porte-parole de la Deutsche Bahn a lui refusé de commenter ces informations. Il a rappelé que le conseil de surveillance de la DB soutenait la ligne dure de la direction. Le commissaire européen aux Transports et vice-président de la Commission européenne Jacques Barrot s’est inquiété des répercussions économiques en Allemagne et en France des grèves engagées dans ces deux pays. “Une grève longue dans les transports peut endommager l’économie, pas seulement celles de l’Allemagne et de la France, mais aussi celles des pays voisins”, a-t-il dit au journal Bild am Sonntag à paraître dimanche.
Il a évoqué le cas d’entreprises paralysées en Belgique, notamment et dit espérer que les deux parties en conflit en Allemagne s’entendent “rapidement”, “sans attendre que l’Etat intervienne”. L’usine d’Audi à Bruxelles était à l’arrêt vendredi en raison de problèmes d’approvisionnement. Celle d’Ingolstadt (Allemagne), qui emploie 14.300 personnes et produit chaque jour 2.300 voitures, a déposé un avis de chômage de courte durée, selon le magazine Focus. Selon GDL, 6.200 conducteurs et membres du personnel roulant ont fait grève vendredi. La Deutsche Bahn emploie 20.000 conducteurs. Elle transporte chaque jour plus de 5 millions de passagers. Officiellement, l’Etat refuse de s’immiscer dans la bataille qui dure depuis des mois, dans un pays où les partenaires sociaux règlent seuls leurs conflits et sont jaloux de leurs prérogatives. Il multiplie en revanche les appels à la raison. Le ministre allemand de l’Economie Michael Glos a souhaité que “les deux parties comprennent enfin que la Deutsche Bahn, et au-delà l’économie allemande, ne sont pas leur affaire privée”, dans le journal Welt am Sonntag à paraître dimanche. “Briser la colonne vertébrale de l’autre ne saurait être une stratégie de règlement – pas plus que la voie des tribunaux”, a-t-il plaidé. Mais “la diplomatie secrète fonctionne” aussi et le gouvernement fait pression pour ramener les deux parties à la table des négociations, a assuré à l’AFP un vice-président de GDL, Günther Kinscher. La grève a touché en particulier l’est de l’Allemagne, où GDL est très implanté. Trois chefs de gouvernements régionaux d’ex-RDA se sont inquiétés dans la presse des conséquences pour l’est, déjà défavorisé. Georg Milbradt (Saxe) a notamment demandé à GDL de “répartir équitablement” le poids de sa grève entre l’ouest et l’est, s’il décide de débrayer à nouveau. |
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