[17/11/2007 09:04:57] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui semble naviguer à vue depuis quelques semaines, pourrait bénéficier d’un rebond technique la semaine prochaine avec la fin des résultats trimestriels, si aucune mauvaise surprise dans le secteur financier ne vient une nouvelle fois ternir l’horizon. Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a fini stable (-0,01%), terminant vendredi à 5.523,63 points. “En ce moment, à la Bourse, c’est un pas en avant, deux pas en arrière. On ne sait pas sur quel pied danser”, ironise Frédéric Rozier, de Meeschaert Gestion Privée. La Bourse de Paris, qui avait entamé la semaine sur une note positive, a ensuite changé de direction, alors que l’incertitude et le manque de visibilité sur les conséquences de la crise des crédits à risques (“subprimes”) aux Etats-Unis, continuent de freiner l’appétit des investisseurs. “On vit un peu au jour le jour, au gré des nouvelles du secteur bancaire”, souligne Ronald Petitjean, stratégiste chez Sarasin Expertise. Vendredi, la banque franco-belge Dexia a notamment été malmenée en Bourse, après avoir pourtant réaffirmé être peu exposée à la crise des subprimes. La banque a été sanctionnée pour avoir publié un bénéfice trimestriel en nette baisse, plombé par une lourde perte de sa filiale américaine FSA. “Le marché s’attendait à ce que des provisions soient passés par les banques en raison de la crise des crédits, mais les montants annoncés sont peut-être plus importants que prévu”, estime Arnaud Riverain, responsable de la recherche pour la société de gestion Arkéon Finance. Concernant les résultats de sociétés, “le taux de bonnes surprises a faibli par rapport aux trimestres précédents”, fait remarquer M. Petitjean. “Même s’il n’y a pas eu de catastrophes, on sent une décélération de la croissance”, ajoute-t-il. La semaine prochaine, le flot de publications devrait se tarir avec la fin de la période des résultats trimestriels. Seuls sont attendus ceux d’Air France-KLM jeudi. Les volumes échangés pourraient aussi s’amenuiser en fin de semaine, puisque les marchés américains seront fermés jeudi en raison de Thanksgiving. Les investisseurs attendront plutôt des nouvelles macro-économiques comme les minutes de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mercredi, et surtout les mises en chantier de logements en octobre, mardi, l’un des baromètres de la santé économique américaine. Pour Alain Bokobza, responsable de la stratégie actions à la Société Générale, la Bourse pourrait bénéficier de deux facteurs de soutien. “D’une part, les anticipations de baisse des taux par les banques centrales sont de plus en plus grandes, les craintes d’un +credit crunch+ (resserrement des conditions de crédit) surpassant les craintes d’inflation”, dit-il. “D’autre part, les valorisations du marché peuvent sembler aujourd’hui attractives”. Un constat partagé par Arnaud Riverain: “Vers la fin de l’année commencent les traditionnels habillages de portefeuilles; or aujourd’hui, les niveaux de valorisation permettent de se repositionner à bon compte”. Le CAC 40 pourrait ainsi retrouver le seuil de 5.900 points d’ici la fin de l’année, selon lui, “une fois passée cette période un peu erratique d’incertitude”. “Un petit rebond technique est possible à court terme, mais uniquement s’il n’y a pas de nouvelles mauvaises surprises, notamment dans le secteur financier”, tempère M. Petitjean. |
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