Wall Street veut oublier le “subprime” pour se consacrer au shopping

 
 
CPS.HPL49.171107100604.photo00.quicklook.default-245x164.jpg
La Bourse de New York, le 1er octobre 2007 (Photo : Emmanuel Dunand)

[17/11/2007 09:07:20] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York devrait connaître un peu de répit la semaine prochaine, marquée par la fête de Thanksgiving, qui signera le début des achats de fêtes de fin d’année, une période déterminante pour la consommation et donc la croissance américaine.

Sur la semaine écoulée, Wall Street a fait montre de beaucoup de fébrilité, suspendue à l’évolution de la crise des crédits hypothécaires à risque.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average (DJIA), a gagné 1,02% pour clôturer vendredi à 13.176,79 points.

Signe de la volatilité régnant sur la première place financière du monde, le Dow Jones a connu dans la même semaine sa plus forte progression depuis septembre (+319,54 points mardi), alors qu’il était tombé la veille pour la première fois depuis août sous le seuil des 13.000 points.

Composé pour l’essentiel de valeurs technologiques, le Nasdaq, a également alterné hauts et bas pour finir la semaine à 2.637,24 points (+0,35%).

Plus large – donc plus représentatif – l’indice Standard and Poor’s 500 a quant à lui progressé de 0,34% pour terminer à 1.458,74 points.

Le marché obligataire a une fois encore servi d’abri à l’investisseur frileux. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a baissé vendredi à 4,150% contre 4,225% une semaine plus tôt de même que celui à 30 ans à 4,523% contre 4,602% sept jours plus tôt.

Fermée jeudi pour le jour férié de “Thanksgiving”, puis ouverte seulement vendredi matin (jusqu’à 18H00 GMT), Wall Street va essayer de profiter d’une semaine qui s’annonce calme sur le plan macro-économique pour se consolider.

“Il va y avoir très peu d’opérations, le volume des échanges sera extrêmement faible”, prédisent les analystes de Global Insight.

L’intérêt des investisseurs va se porter essentiellement sur la tenue de la consommation, qui contribue pour les deux-tiers au PIB américain. Premier moteur de la croissance, celle-ci entre dans une période déterminante à partir de vendredi, curieusement surnommé le “Black Friday” (Vendredi Noir) parce qu’il marque le démarrage des achats de fin d’année.

“C’est la période la plus importante pour le plus important facteur de notre économie. Par conséquent il y aura peu d’initiatives tant que nous n’aurons pas eu des réponses sur le rythme des achats”, souligne Marc Pado, analyste chez Cantor Fitzgerald.

Le leader mondial de la distribution Wal-Mart sera en première ligne. Il pourrait devenir le père Noël s’il constate une ruée des ménages, conviennent les analystes. “Le marché pourrait alors rebondir”, en conclut M. Pado. Dans le cas contraire, il “s’écroulerait”, ajoute-il.

“Pourquoi achèteriez-vous la semaine prochaine si vous n’avez pas d’idée sur l’état de la consommation”, se demandent Drew Matus et Zach Pandl (Lehman Brothers), en référence aux incertitudes des investisseurs sur les conséquences de la flambée des prix du pétrole et de la crise financières sur les autres secteurs de l’économie.

Dès mardi, les investisseurs suivront la diffusion des minutes de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine, fin octobre, pour tenter d’y déceler toute indication sur une baisse supplémentaire des taux d’intérêt.

La hausse de l’inflation, hors alimentation et énergie, à 2,2% – alors que la Fed vise officieusement 2% – a amoindri cette semaine la probabilité d’un allègement monétaire. Un des gouverneurs de la Fed, Randall Koszner, a même semblé vendredi fermer la porte à cette possibilité.

Se disant convaincus d’un statu quo monétaire de la prochaine réunion de la Fed, le 11 décembre, MM. Pandl et Matus estiment néanmoins qu’une “dégradation continue des conditions du marché serait suffisante pour “forcer la main” à la banque centrale américaine.

“Le marché reste très fragile”, arguent-ils.

NasdaqNyse

 17/11/2007 09:07:20 – © 2007 AFP