Les agences de voyages marquent des points face aux sites en ligne

 
 
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Une touriste prend le soleil sur la promenade des Anglais à Nice en août 2007 (Photo : Eric Estrade)

[17/11/2007 15:57:08] HOLGUIN (AFP) Les agences de voyages sont en train de regagner doucement du terrain face à la concurrence des sites en ligne, même si cette tendance tarde à se refléter dans les chiffres, selon les participants au congrès d’Afat Voyages qui s’est achevé vendredi à Holguin (Cuba).

“Le client croule sous la masse d’informations disponibles sur internet. Il a du mal à faire le tri, sans l’aide d’un expert, et c’est cela qui le ramène dans nos agences”, estime Jean-Pierre Mas, président du réseau d’Afat Voyages.

“Après la folie de l’internet, il y a une bouffée d’espoir pour les agences traditionnelles. Les clients se renseignent grâce à l’encyclopédie du net, mais après ils se rendent en agence pour avoir un interlocuteur”, commente Georges Colson, président du Syndicat national des agences de voyages (Snav).

Les taux de croissance des sites de voyages en ligne sont certes toujours bien supérieurs à ceux des agences classiques, mais le rythme a tendance à ralentir: si en 2005 leur croissance tournait autour de 30%, cette année elle est plus proche de 15 à 20%, selon les estimations du secteur.

Voyages-Sncf.com, première agence en ligne en France, table ainsi pour 2007 sur une hausse de 20% de son volume d’affaires à 1,85 milliard d’euros, après avoir connu des taux de croissance de 33% en 2006 et 48% en 2005.

A titre de comparaison, Afat Voyages, premier réseau d’agences physiques en nombre de points de vente, a enregistré cette année une hausse de 8% de son volume d’affaires, à 1,4 milliard d’euros. A périmètre constant, la progression est comprise entre 5 et 6%.

“Après un passage à vide lié au foisonnement de l’offre sur le net et la suppression des commissions sur les billets d’avion, les agences font preuve d’un regain d’optimisme”, explique Robert Heredia, directeur des projets d’Afat Voyages.

Il y a trois ans encore, le secteur redoutait la disparition de nombreuses agences, fragilisées par la concurrence de l’internet et la décision d’Air France de supprimer les commissions. “Ceux qui survivront, vivront mieux”, avait prédit Jean-Pierre Mas en novembre 2004.

Aujourd’hui, les agences semblent avoir trouvé la parade, en concurrençant les sites en ligne sur leur propre terrain, l’internet.

Afat Voyages a ainsi mis en service en septembre 2006 son propre site marchand internet, auquel est connectée aujourd’hui la moitié de ses 630 points de vente. Environ quarante agences du réseau ont développé leur propre site.

“Les clients veulent pouvoir se connecter 24 heures sur 24, depuis la maison ou leur lieu de travail, sans devoir se plier aux horaires d’ouverture des agences”, explique Jean-Pierre Bensaid, directeur de Mistral Voyages.

Par le biais des sites des agences, les clients réservent et règlent leur voyage en ligne, mais peuvent aussi se rendre dans un point de vente, avec l’assurance d’y trouver un interlocuteur en cas de litige.

“En cas de grève d’Air France ou de la SNCF, l’agent de voyage ne peut pas faire fonctionner un avion ou un train, mais il peut renseigner le client sur les perturbations du trafic et les indemnisations”, ajoute M. Bensaid.

Certains acteurs du net comme Lastminute ou Expedia ont vu le vent tourner et cherchent désormais à avoir pignon sur rue, en ouvrant leurs propres points de relais ou en s’associant à des réseaux d’agences traditionnelles.

 17/11/2007 15:57:08 – © 2007 AFP