[18/11/2007 18:36:20] RYAD (AFP)
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s’est engagée dimanche à continuer d’approvisionner les marchés mondiaux du pétrole de manière “suffisante et fiable” mais le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a jeté une ombre sur ces promesses en agitant l’arme pétrolière. “Nous avons décidé de continuer à assurer l’approvisionnement du marché du pétrole d’une manière qui soit suffisante et fiable pour répondre aux besoins mondiaux”, indique le texte publié à l’issue de ce troisième sommet de l’Opep, qui s’est déroulé à un moment où le prix du baril frôle 100 dollars. L’Opep affirme également l’importance de la paix mondiale pour la stabilité des marchés de l’énergie et les investissements dans ce secteur. Les déclarations du président iranien Mahmoud Ahmadinejad sont toutefois venues jeter une ombre sur ces déclarations rassurantes. “Nous ne voudrions jamais devoir utiliser le pétrole comme arme ou avoir à prendre des mesures illégales. Mais si l’Amérique décide d’une quelconque action contre nous, nous saurons comment répondre”, a déclaré M. Ahmadinejad, interrogé sur la menace d’un durcissement des sanctions contre l’Iran à l’initiative des Etats-Unis, dans le dossier du nucléaire iranien.
Sur un autre sujet qui a divisé le sommet de Ryad, le communiqué final ne fait pas de référence directe aux conséquences de la dépréciation du dollar sur les revenus des pays de l’Organisation, comme le souhaitait l’Iran, soutenu par le Venezuela. Légère concession aux Iraniens, il indique toutefois que l’Organisation va “étudier les moyens de renforcer la coopération financière entre les pays membres de l’Opep, y compris une proposition faite par certains chefs d’Etat”. Cette proposition avait suscité l’opposition des Saoudiens, qui craignaient qu’une telle référence n’accentue la baisse de la devise américaine. Ryad s’était toutefois dite prête à ce que la question soit débattue par les ministres des Finances des pays de l’Opep. M. Chavez a minimisé cette défaite: “le plus important est que nous ayons obtenu que les ministres des Finances étudient la proposition”, a-t-il dit. “C’est bien que les ministres des Finances puissent discuter du sujet et parvenir à un consensus”, a renchéri le ministre iranien du Pétrole Gholam Hossein Nozari. Les prix mondiaux du pétrole sont libellés en dollar et la chute du billet vert diminue les revenus des pays producteurs. L’Iran a déjà pour sa part décidé de vendre son pétrole en euros pour faire pièce aux sanctions financières décidées par les Etats-Unis contre Téhéran.
Sur les prix, qui évoluent actuellement autour de 95 dollars le baril, proches de leurs records, l’Opep a souligné vouloir travailler avec toutes les parties “pour garantir des marchés mondiaux équilibrés avec des prix convenables”. Elle a également affirmé le droit des producteurs et des investisseurs “à des revenus acceptables, stables et équitables”. Les membres de l’Opep sont l’Algérie, l’Angola, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, l’Equateur, l’Indonésie, l’Iran, l’Irak, le Koweït, la Libye, le Nigeria, le Qatar et le Venezuela. Ils produisent plus de 30 millions de barils de pétrole par jour (mbj) et représentent environ 40% de la production mondiale. Les dirigeants de l’Opep avaient indiqué avant le début de leur sommet que celui-ci n’allait pas décider d’un relèvement des plafonds de production de pétrole, renvoyant toute décision éventuelle à ce sujet à la prochaine réunion ministérielle d’Abou Dhabi le 5 décembre. |
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