[18/11/2007 16:13:42] PARIS (AFP) Au cinquième jour de grève contre la réforme des régimes spéciaux de retraite le patronat a tiré la sonnette d’alarme dimanche estimant que le mouvement faisait courir “un grave danger” aux entreprises et réclamant une reprise du travail lundi. “Nous demandons et espérons une reprise du travail dès ce lundi”, a déclaré le Medef dans un communiqué diffusé dimanche, estimant que le conflit faisait peser sur les entreprises françaises une menace sur “leur rentabilité, leurs relations-clients, et donc dans leur pérennité”. Première à lancer la riposte, la CGPME (petites et moyennes entreprises) avait déjà affirmé vendredi son soutien à la réforme des régimes spéciaux de retraite, considérant que “les mouvements sociaux actuels nuisaient gravement à l’économie française”. “Les salariés du secteur privé ont accepté des efforts importants tant en ce qui concerne le calcul des pensions que le nombre d’annuités exigibles pour en bénéficier”, a-t-elle fait valoir dans un communiqué. Selon la confédération, “la simple équité exige que ceux qui, en la matière, font aujourd’hui figure de privilégiés, acceptent, à minima, de s’aligner sur la fonction publique”. Leader mondial de l’acier, ArcelorMittal, qui revendique le titre de “premier client de la SNCF” a, lui aussi, d’ores et déjà exprimé son inquiétude face à la grève dans le fret ferroviaire. “Chaque jour de grève impacte le dispositif industriel du groupe en France et vers les pays limitrophes, ce qui tendrait à affaiblir ses positions dans le contexte de la globalisation du marché”, a expliqué Alain Bouchard directeur des achats chez ArcelorMittal. “Chaque jour de grève génère deux jours de retards dans les livraisons”, a-t-il ajouté. A la SNCF, on estime que les deux journées de grève des 18 et 19 octobre on déjà coûté “une cinquantaine de millions d’euros à la compagnie en comptant les pertes de chiffre d’affaires et les dédommagements aux clients. L’impact économique du conflit est, pour l’instant, particulièrement sensible dans les secteurs touchés directement par la grève, comme les transports, estiment les économistes. “Par extension la vente par correspondance, très affectée en 1995, devrait elle aussi subir les effets du blocage”, prévoit Pierre-Olivier Beffy chef de la division synthèse conjoncturelle à l’Insee. L’activité des entreprises liées au commerce, au tourisme, à l’organisation de foires et de salons, “pourrait être assez fortement pénalisée par un conflit durable”, renchérit Nicolas Bouzou (cabinet Astérès) qui estime qu’une semaine de grève “dure” enlève environ 0,1 point de croissance au PIB. L’économiste observe toutefois que “dans nombre de secteurs, la grève ne réduit pas significativement l’activité, elle la déplace dans le temps”. Pour Marc Touati (ACDEFI), si un “phénomène de rattrapage de la baisse d’activité passée s’opère” lorsque la grève se termine, cette compensation n’est que partielle. Il insiste sur le “véritable coût de la grève” qui réside, selon lui, dans l’affaiblissement de l’ensemble des acteurs économiques du pays, “ce qui aura cette fois-ci un impact durable sur la croissance nationale”. |
||
|