Cela
fait des inondations et en général les inondations font plus de mal que la
sécheresse. Il y a une vie dans le désert –les gazelles et les fennecs en
savent quelque chose-, mais malheureusement l’excès d’eau amène son lot de
maladies hydriques et aussi de désespoir. …. Et plus je vois ce sacré baril
devenir cher, plus je m’inquiète pour ces régions que la géologie a
favorisées et qui se retrouvent du jour au lendemain noyées sous un flot de
dollars ; et d’après ce que j’ai pu voir, il y a plusieurs types de
comportements :
– le premier, c’est que ces gens-là ont adopté la solution de facilité et
qui ont décidé de vendre du pétrole et d’acheter leur nourriture, et à
ceux-là je prévois un retour aux sources assez rapide car ils auront
consommé le beurre et l’argent du beurre quand le dernier baril extrait sera
vendu ;
– les deuxièmes, qui ne bougent pas trop et laissent leurs banques et les
banques d’autres pays profiter de cette manne, là il y a comme un
déplacement de richesse, et ce qui était dans le sous-sol n’a fait que se
déplacer dans les sous-sols des coffres des banques suisses et américaines ;
– il y aussi ceux qui essaient de faire quelque chose, mais comment. Quand
ce torrent vous tombe dessus, quand vous n’avez ni les hommes ni les
structures pour en assurer la gestion efficace ; c’est très simple, on fait
travailler les autres et il se crée ainsi de curieux pays où il y a plus
d’étrangers que d’autochtones –de quoi choquer Hortefeux –, et ces étrangers
ne peuvent jamais devenir des autochtones : un gâteau ne se partage pas ! et
on part à la recherche de projets avec des valises bourrées d’argent et
adieu Banque mondiale avec son esprit tatillon, ses études de faisabilité et
autres tracasseries ‘’assouanesques’’ ; on investit c’est tout et parfois
n’importe comment dans n’importe quoi et là aussi, on importe des
technologies à des coûts prohibitifs, et encore une fois, l’argent du
pétrole retourne chez ceux qui créent la technologie. Suivez mon regard
…..On voit ainsi des tours et des gratte-ciels pousser un peu partout,
financés par des gens dont les ancêtres habitaient sous des tentes à même le
sol, manière comme une autre de se guérir du syndrome du dollar en se
rapprochant du seigneur, d’autant plus que semble-t-il les 2 barres du
dollar symboliseraient les colonnes d’hercule du détroit de Gibraltar…
– enfin, il y a ceux qui essaient d’adapter leur développement et de
s’occuper de leurs peuples, de les former, de leur assurer un mode de vie
décent, et ceux-là, généralement, sont mal vus, ils se font soit pendre,
soit insulter par des rois ……
Et parfois et souvent, je bénis le seigneur qui a fait que notre pays
n’appartienne à aucune de ces catégories et que, malgré nos lenteurs
administratives, on soit obligé de travailler un tant soit peu pour survivre
et ne pas importer nos patates ….