Aspect sociétal du ‘’développement durable’’ : place de l’humain

Aspect
sociétal du ‘’développement durable’’ : place de l’humain

Le
«développent durable» s’appuie sur trois piliers : économique,
environnemental et sociétal. Car rien n’est faisable sans l’Humain ! Et,
c’est dans cette logique, que lorsque les partenaires sociaux sont invités à
s’exprimer sur des sujets comme la mixité dans l’entreprise et la place des
femmes ou bien la conciliation des temps de vie, ce n’est pas au Ministère
du Travail qu’ils se rendent, mais à celui du Développement durable !
Détaillons quelque peu. Constat du déséquilibre.

 

A ce jour,
persiste toujours un écart de 25% entre le salaire moyen des hommes et celui
des femmes… S’il faut être positif, alors soulignons que cela est infiniment
mieux que dans les années 60 où cette différence flirtait avec les 50% !
Est-ce pour autant satisfaisant ? Bien évidemment non ! Est lié à cet aspect
financier du déséquilibre, la ségrégation pratiquée dans l’attribution de
responsabilités : d’une manière plus ou moins consciente, les différents
acteurs de la vie professionnelle -tant masculins que féminins, du postulant
à un poste au décideur- ont encore tendance à spécialiser le rôle social de
l’homme et de la femme au détriment du potentiel de l’individu, quelque soit
son sexe.

 

Ce frein à
l’égalité génère un «plafond de verre», un «plancher collant» qui empêche
les femmes d’accéder en plus grand nombre à des postes de direction :
L’exercice du pouvoir reste un apanage masculin… Hommes et femmes ne sont
pas en égalité dans l’entreprise : Plusieurs enfants, c’est plutôt favorable
à la carrière d’un homme, et défavorable à celle d’une femme. C’est ce qui
appelé la «notion de l’escalier inversé».

 

Une
explication culturelle. Ne nous voilons pas la face, la phallocratie y est
pour beaucoup… En effet, à qui les lois -faites historiquement par les
hommes- n’ont-elles régulièrement reconnu qu’une citoyenneté de second rang
sinon aux femmes ? Sans s’y étendre, il fallait mentionner ce travers…

 

Cela étant
fait, arrêtons-nous sur un autre aspect. Dans le cadre d’une société
agricole, la répartition des tâches s’effectuait pour beaucoup sur base de
la force physique : les hommes aux labours, à la forge, etc., les femmes
-qui alors travaillaient toutes- s’occupant des animaux plus petits de la
«basse-cour», de la préparation des repas nombreux car en ces temps, les
ouvriers agricoles l’étaient également, sans oublier l’entretien des
vêtements pourtant appropriés à des travaux difficiles dans les champs. La
notion alors très forte d’ «habits du dimanche » illustre, en creux, cette
réalité d’une autre époque… Autre époque car la «révolution industrielle»
est apparue et avec elle l’exode rural. Mais les mentalités sont restées. Et
les femmes se sont retrouvées en ville trop souvent « enfermées dans la
cuisine »… Bien sur, elles sont entrées dans ce qui est appelé «le monde du
travail», parfois par la force de circonstances dramatiques, comme dans le
contexte du premier conflit mondial, mais souvent aussi par une volonté
active et positive d’émancipation comme la revendication du droit à
l’éducation et du droit de vote pour n’en citer que deux.

 

Aujourd’hui,
fort heureusement, plus personne ne taxe de «mauvaise mère» celle qui
travaille, ce qui reviendrait à transformer la maternité en piège, et rares
sont ceux qui osent encore professer que les femmes devraient rester «à la
maison». Il est admis dans la culture française que les femmes sortent de la
sphère du privé.

 

Pourtant,
l’écart de salaire indiqué dans les premières lignes de cet article illustre
qu’encore aujourd’hui, les femmes sont considérées comme une force d’appoint
et non comme un véritable moteur de l’économie. Il faut en conséquences
accepter de revisiter les rôles de l’homme et de la femme : l’homme doit
prendre plus de place dans la famille, aux femmes de l’accepter et,
conséquence logique, la leur évoluera dans l’entreprise. L’équilibre visé.
Le vocable «équilibre» nous vient du latin libra qui signifie balance.

 

Il faut donc
comprendre «forces égales» ou «égalité de forces». En d’autres termes, il
s’agit de casser la marginalisation dont les femmes font l’objet, sans
pourtant jouer la carte de l’opposition, et encore moins de la guerre des
sexes car cet objectif ne pourra être atteint qu’avec les hommes et non pas
contre eux… Sans oublier les métiers où se sont ces derniers qui, sans
raisons objectivement défendables, sont minoritaires…

 

Il faut donc
favoriser une plus grande mixité, dans les différentes branches
professionnelles, comme dans la hiérarchie. «L’équilibre visé» disions-nous
il y a quelques instants. Mais il faut parler au pluriel car un autre
équilibre est aussi dans le viseur : la conciliation des temps de vie.
Manquer d’équilibre en favorisant sa «carrière» au détriment de sa famille
revient à risquer la pérennité de celle-ci : pour favoriser la conciliation
de ces deux pôles indispensables à la réalisation et à l’épanouissement de
soi, les solutions existent : création de crèches interentreprises, de
services de garde d’enfants malades, de repassage, d’horaires
individualisés. Tout cela afin que les couples bi-actifs aient à leur
disposition toute une panoplie d’outils facilitateurs qui doivent se révéler
comme étant de véritables passerelles reliant deux mondes qui ne sont pas
antinomiques : vie professionnelle et vie familiale. Pour la femme, comme
pour l’homme !

 

Concrètement. Comment dépasser le stade des « vœux pieux », des paroles sans
lendemain, des intentions qui restent lettres mortes ? Comment œuvrer pour
obtenir autre chose qu’un équilibre instable ou un équilibre précaire, ce
qui serait pour le moins renversant ? Ou comment passer des actions
sporadiques à l’enracinement de l’égalité professionnelle dans le quotidien
de l’entreprise ? Il nous est possible, par un changement de culture, de
faire évoluer les mentalités.

 

A commencer
par la notre (croyons nous qu’au féminin «il regarde assis dans le salon la
télévision» se dit «elle fait debout dans la cuisine la vaisselle» ?). La
concrétisation visée ne se fera pas non plus contre les employeurs mais avec
eux, dans une perspective de dialogue, par la mise en place d’une
communication visant à ce que ceux-ci demandent le «Label Egalité
Professionnelle» AFAQ/AFNOR Et il est préférable de parler mixité plutôt que
parité car il serait regrettable que des quotas écartent des compétences…

 

Si ce qui
est ambitionné ici semble irréaliste, il faut se remémorer qu’une des leçons
apportées par l’Histoire est que «l’utopie d’aujourd’hui est la réalité de
demain»…

 

Pour
conclure. La LIBERTE de l’Humain passe par une EGALITE de droits pour les
deux entités qui le composent. Et seule cette égalité, en excluant tout
apartheid, permet une pleine FRATERNITE des sexes. «Rester à la maison» est
respectable et doit être respecté. Si c’est un choix éclairé et partagé.
«Travailler» est respectable et doit être respecté. Si c’est un choix
éclairé et partagé. Et dans des conditions juridiquement identiques avec des
chances qui le sont donc également !

 

COLPIN
Didier

 


Réaction à l’article :
Rapport World Economic Forum – Inégalité hommes-femmes : les pays nordiques les
mieux classés

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