La belle santé du groupe familial Clarins nourrit les spéculations d’OPA

 
 
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Des produits Clarins (Photo : Rob Elliot)

[19/11/2007 17:59:53] PARIS (AFP) L’action Clarins s’est envolé à nouveau lundi à la Bourse de Paris, grâce à l’espoir d’une OPA d’un géant mondial du luxe, des cosmétiques, ou même des biens de grande consommation, sur le groupe familial qui affiche un brillant parcours boursier sur cinq ans mais s’essoufle.

L’action Clarins a clôturé sur un gain de 7,7% à 64,51 euros, donnant une capitalisation boursière de plus de 2,6 milliards d’euros au cosméticien, fondé en 1954 et solidement contrôlé par la famille Courtin-Clarins.

Depuis six mois, les rumeurs d’OPA se succèdent. Les noms de L’Oréal, leader mondial du secteur, ou du groupe de luxe PPR, reviennent le plus souvent.

L’acquéreur éventuel devra débourser entre 3 et 3,4 milliards d’euros pour que la famille dise oui, estiment les analystes du Crédit Mutuel.

PPR “tient la corde” et l’opération “devrait être formalisée avant la fin du mois”, affirme lundi La lettre de l’Expansion.

“Si ce schéma se confirme, le repreneur pourrait remettre en cause l’avenir de l’usine +parfums+ de Clarins situé à Strasbourg (500 personnes)”, croit savoir la lettre.

“Cette rumeur est récurrente. On cite aussi L’Oréal, qui prévoit de vendre sa participation dans Total” et aura de l’argent à investir, a tempéré Isabelle Enos-Letellier, gérante chez B-Capital.

“Clarins est loin d’être bon marché en Bourse et je ne vois guère de marge de progression supplémentaire”, a ajouté la même source. L’action a déjà gagné 187% sur cinq ans, contre 21% pour l’Oréal, le grand rival.

Le leader mondial n’a cependant pas dit son dernier mot.

Depuis un an, il met les bouchées doubles, au plan commercial, pour retrouver son statut de “valeur de croissance”, portée par le dynamisme de la demande mondiale de cosmétiques.

Grâce à cet effort, L’Oréal a repris l’avantage en Bourse depuis un an, avec +19%, contre +10% pour un Clarins qui plafonne, et se maintient surtout grâce au soutien ponctuel des rumeurs d’OPA.

Le 12 septembre, l’action Clarins avait fait un premier bond de 8,35% après une étude du courtier Oddo y voyant “une proie idéale” pour L’Oréal, dont le directeur général Jean-Paul Agon, avait confié avoir “de bonnes relations” avec Christian Courtin-Clarins, président du directoire du groupe éponyme.

Un mois plus tard, nouvelle rumeur, dopant l’action de 5,80%: PPR entrerait au capital de Clarins, déjà propriétaire des marques Azzarro et Thierry Mugler, pour lui apporter Yves Saint-Laurent Beauté.

Mais “PPR ne devrait pas être le seul en lice”. Le cosméticien “peut aussi bien intéresser” des géants du du luxe et des cosmétiques que des biens de consommation”, estiment les analystes du Crédit Mutuel.

L’américain Procter et Gamble, qui vaut 227 milliards de dollars en Bourse, ne ferait qu’une bouchée de Clarins. Il pourrait être alléché par l’image de marque du français, bâtie sur une stratégie de qualité des produits.

Clarins n’est cependant pas en position de force pour faire monter les enchères. Peu présent aux Etats-Unis, il contrôle à peine 1% du marché mondial, ce qui le prive des économies d’échelle qui ont fait la force de L’Oréal.

 19/11/2007 17:59:53 – © 2007 AFP