Finance : la Commission européenne pousse au développement du microcrédit en Europe

Finance : la Commission européenne pousse au développement du microcrédit en
Europe

Danuta Hübner, la commissaire en
charge de la politique régionale, a présenté, lundi 19 novembre 2007, une
initiative visant à améliorer l’accès au financement des petites entreprises
et des exclus sociaux, ainsi que des personnes issues des minorités
ethniques, qui souhaitent exercer une activité indépendante. Cette
initiative, qui est conforme à la stratégie de Lisbonne pour la croissance
et l’emploi, vise à accroître la disponibilité des petits prêts ou
microcrédits en Europe pour répondre aux demandes non satisfaites.

 

La commissaire Hübner a déclaré:
«Nos citoyens sont désireux de travailler et nombre d’entre eux souhaitent
gérer leur propre petite entreprise ou s’installer comme indépendant. Le
microcrédit est un moyen très efficace pour créer de nouvelles entreprises
ou aider les chômeurs à se réinsérer dans la vie économique en exerçant un
emploi indépendant ou en créant une micro-entreprise.»

 

Le recours au microcrédit a très
bien fonctionné dans des pays moins développés et, dans ce domaine, les
choses ont déjà commencé à bouger, tant au niveau de la Communauté qu’au
niveau national. Dans l’Union européenne, la demande de ce type de
financement, généralement sous la forme de prêts avoisinant les 7 700 euros,
est formulée, pour l’essentiel, par des personnes qui créent de petites
entreprises dans le secteur des services, pour répondre aux besoins des
entreprises, des particuliers ou des ménages. Qu’il s’agisse de se lancer
dans le dépannage d’ordinateurs, dans le lavage de vitres, dans le
jardinage, dans les soins aux personnes ou aux animaux, le microcrédit est
là pour aider celles et ceux qui ont des aptitudes et des compétences pour
se lancer dans les affaires.

 

Tout semble indiquer qu’il existe
une demande potentielle de personnes qui, pour diverses raisons, ne peuvent
obtenir un prêt des banques traditionnelles. La commissaire a ajouté: «Cette
initiative a pour but de créer un cadre de coordination de nos efforts au
niveau de l’UE en améliorant l’environnement juridique et institutionnel
dans lequel opèrent les fournisseurs de microcrédits et en augmentant la
disponibilité des capitaux. Avec le microcrédit, 6,1 milliards d’euros
supplémentaires pourraient être investis en Europe.»

 

Tout d’abord, cette initiative
invite les États membres à adapter les cadres institutionnels, juridiques et
commerciaux nationaux nécessaires à l’établissement d’un environnement plus
favorable au développement du microcrédit. Cela implique une modification
des programmes de réforme nationaux qu’ils ont adoptés au titre de la
stratégie de Lisbonne pour la croissance et l’emploi, de manière à se fixer
des objectifs significatifs dans ce domaine.

 

Elle recommande ensuite la
création d’une nouvelle entité au niveau européen, dotée d’un personnel
spécialisé, qui serait chargée de dispenser une assistance technique et un
soutien au développement des institutions de microfinancement du secteur
non-bancaire dans les États membres. Les spécialistes du microfinancement
seraient ainsi en mesure d’offrir non seulement un prêt mais aussi un
service d’accompagnement de l’emprunteur dans le développement et la
réussite de son entreprise. Ce type d’accompagnement est l’élément clé du
succès des opérations de microcrédit.

 

En vue d’accroître le volume des
capitaux accessibles aux fournisseurs de microcrédits, cette initiative
comporte l’établissement d’un microfonds au sein de la nouvelle entité. Ce
fonds contribuerait au financement des activités de prêts des institutions
de microfinancement qui, au demeurant, pourraient également compter sur des
contributions d’un certain nombre d’investisseurs et de donneurs. La BEI et
le FEI ont manifesté leur intérêt pour la gestion de cette entité.

 

Concernant la demande potentielle
: dans l’UE, le microcrédit implique des prêts d’un montant inférieur à 25
000 euros, mais généralement la moyenne se situe vers les 10 000 euros pour
UE-15 et 3 800 euros pour UE-12. Il s’adresse aux microentreprises qui
occupent moins de dix personnes (91% de l’ensemble des entreprises
européennes) ainsi qu’aux chômeurs ou aux personnes inactives qui désirent
se lancer dans un emploi indépendant mais ne peuvent avoir accès aux
services bancaires traditionnels. Cette initiative vise le segment du marché
qui ne peut bénéficier d’un financement de la part des banques. Le
microcrédit se développe aussi bien dans les nouveaux que dans les anciens
États membres. Selon des estimations reposant sur des données d’Eurostat, la
demande potentielle de microcrédits dans l’UE pourrait correspondre à plus
de 700 000 nouveaux prêts représentant un montant d’environ 6,1 milliards
d’euros à court terme.

 

Pour de plus amples
renseignements sur la politique régionale, voir:

 


http://ec.europa.eu/regional_policy/index_fr.htm

(Source : Commission Européenne)